Il y a des films qui débarquent avec une idée tellement géniale qu'on se demande comment personne n'y avait pensé avant. Daybreakers, c’est exactement ça : un monde où les vampires ont gagné, où les humains sont une espèce en voie de disparition, et où l’économie mondiale repose sur la consommation de sang. Oui, c’est brillant. Oui, ça ouvre la porte à une critique sociale saignante. Et oui… ça aurait pu être encore meilleur.
L’idée en or (ou en hémoglobine)
Dès les premières minutes, Daybreakers nous plonge dans un univers fascinant. Oubliez les vampires maudits et romantiques, ici, ils bossent, ils prennent le métro, ils boivent leur café… enfin, leur poche de sang Starbucks-friendly. Mais voilà, les stocks s’amenuisent, et quand les vampires manquent de carburant, ils deviennent des créatures encore plus monstrueuses. Le film aurait pu se contenter de cette métaphore brillante sur la dépendance aux ressources, le capitalisme cannibale et les inégalités sociales. Mais il ne s’arrête pas là et tente d’ajouter une intrigue plus classique de résistance humaine face à l’oppression vampirique.
Et c’est peut-être là que le bât blesse.
Un potentiel un peu sous-exploité
La réalisation des frères Spierig fait le job. L’ambiance froide et clinique du monde vampirisé est efficace, et quelques scènes bien senties viennent rappeler que le film ne rigole pas avec la violence. Mais malgré son concept en or, Daybreakers tombe un peu dans la facilité avec un développement scénaristique qui suit un chemin assez balisé. Le film semble hésiter entre rester un thriller dystopique intelligent et devenir un film d’action plus classique. Résultat : il prend les deux routes en même temps et perd un peu en impact.
Des acteurs impliqués, mais…
Ethan Hawke, impeccable comme toujours, incarne un scientifique vampire en pleine crise existentielle. Face à lui, Willem Dafoe joue un rôle taillé pour lui : un survivant badass qui balance des punchlines en mode cow-boy du futur. Et pourtant, malgré ces deux pointures, la mayonnaise ne prend pas complètement. Peut-être parce que les dialogues sont parfois un peu mécaniques, peut-être parce que certains personnages secondaires manquent de relief.
Une bonne pioche, mais pas une révélation
Daybreakers reste un bon film, intelligent et bien construit, mais on ne peut s’empêcher de penser qu’il aurait pu être plus marquant s’il avait osé aller plus loin dans la critique sociale ou dans son côté thriller pur. Avec un concept pareil, il y avait matière à livrer une claque mémorable. À la place, on a un film solide, divertissant, mais qui manque d’un petit quelque chose pour devenir culte.