Si j'avais été un enfant, sans doute aurais-je apprécié De l'autre côté du ciel. L'animation avait de quoi en jeter, certaines idées de mises en scène avaient de quoi nous plonger dans cette dystopie poétique étrange au pitch assez vendeur qui aurait dû nous embarquer, et j'aurais pu me laisser porter par ces personnages... si j'avais été un enfant. Parce que le scénario, et les dialogues, ont été écrits pour les enfants, tout se répète, tout est explicite - j'ai retrouvé les mêmes défauts qu'avec Buzz L'éclair, à savoir une bonne animation mais un scénario simplet, virant sans difficultés vers le niais (cette scène où les deux protagonistes se rencontrent pour la première fois et se demandent l'un l'autre s'ils peuvent être ami et ce que c'est qu'un ami, aurait pu être belle, dans des airs de Petit Prince, mais non, c'était plutôt ridicule !). Pourtant les films d'animation japonais, comme certains Pixar, avaient de réelles qualités de parler à tout le monde, quel que soit son âge et derrière ses apparences de films pour jeune public (on se souvient de Wall-E ou Vice Versa chez les Américains, de Totoro et Chihiro chez les Japonais). Bref, ici, la fable écologique, le conte, ne tient que par l'image qui finit par être oubliée et à laquelle on veut se raccrocher malgré tout pour essayer de sauver la séance. On cherche des sous entendus, un sens caché, mais on ne trouve rien ! J'aurais pu simplement embarquer dans l'histoire mais la niaiserie du scenario me sortait du film... Et soudain un miracle s'est produit, comme la vue d'une étoile dans ce ciel nuageux : une séquence est devenue intéressante, adulte, brutalement, évoquant le passé de la ville, et le passage d'une utopie à la dystopie. D'un coup des questions se sont posées (est-ce que ça serait une bonne idée de la monnaie périssable ?) et puis plus rien, pas de réponse, pas de débat... La seule politique qui rejaillissait à la fin était une révolte durement réprimée, mais encore, c'était léger il ne fallait pas choquer les enfants. Ne pas choquer. Voilà ce qui est choquant, quand on parle d'une dictature autoritaire qui, désormais, aurait des étoiles pour consoler leur misère.