Durant la Seconde Guerre Mondiale, un soldat américain (Clint Eastwood) apprend qu'une somme colossale se trouve dans une banque à une quarantaine de kilomètres de la position de son armée. Il décide alors de monter une expédition secrète avec quelques collègues pour aller mettre la main sur le magot et se le partager. Seulement, pour cela, il faut traverser les lignes ennemies...
Après son très bon Quand les aigles attaquent, Brian G. Hutton se replonge dans la Seconde Guerre Mondiale avec Clint Eastwood, mais cette fois, sur un ton plus humoristique. Un ton caustique, même, pourrait-on dire, le film décrivant les soldats américains comme des opportunistes qui, s'immergeant dans une guerre qui n'est pas la leur, ne sont guidés que par l'appât du gain.
Mais contrairement à bon nombre de réalisateurs actuels, Brian G. Hutton n'oublie pas de faire passer son propos au second plan - ce qui ne l'en rend que plus incisif -, privilégiant le divertissement. Et à ce niveau-là, on est largement servi. De fait, une fois passée une première partie interminable et laborieuse, De l'or pour les braves prend son envol à partir du départ à l'aventure de ses protagonistes, qui donne lieu à des scènes aussi bien stressantes que spectaculaires ou hilarantes, en tous cas toujours savoureuses.
En outre, Clint Eastwood oblige, Hutton réinvente le film de guerre de manière extrêmement intelligente en revendiquant, par des choix constamment justes au niveau de la mise en scène, une influence du western omniprésente. On ne peut pas ne pas mentionner un casting parfaitement choisi, entraîné par un trio de choix en les personnes de Clint Eastwood, Terry Savalas et "last but not least", le génial Donald Sutherland, parfait dans son rôle d'anti-héros fantasque et culotté, lointain prédécesseur du Johnny Depp de la grande époque (c'est-à-dire celle de Pirates des Caraïbes, bien entendu).
Ainsi, Brian G. Hutton nous offre avec De l'or pour les braves un divertissement de haut vol, non dénué de graves longueurs, surtout dans une première moitié plombante, mais qui réinvente le film de guerre, gonflé à la comédie et au western, pour notre plus grand bonheur.