Loin des films de guerre répétitifs, le film de Brian G. Hutton oublie le côté sérieux de la Seconde Guerre Mondiale et préfère centrer son intrigue dans un registre un peu plus comique. L'histoire de De l'or pour les braves est en effet plus proche d'une farce que d'un film comme Quand les aigles attaquent mais n'oublie pas les moments forts propres aux films de guerre (attaques multiples, terrains minés et autres embuscades explosives...).
Mais dans le fond, c'est une petite comédie jubilatoire où chaque personnage a sa propre personnalité : Telly Savalas en chef dépassé par les évènements mais lucide quand il le faut, l'excellent Donald Sutherland, véritable dingue à la limite du mouvement hippie, toujours positif et contre les « ondes négatives », Don Rickles en baragouineur pleurnichard et tout un régiment de braves gars désespérés, sans oublier Carroll O'Connor en général débile croyant que nos semi-resquilleurs tous aussi fous les uns que les autres sont de vrais héros alors qu'ils ne pensent qu'à piller frauduleusement.
Ces joyeux lurons nous font passer un agréable moment dans le nord-est d'une France alors occupée. Seul Clint Eastwood garde son rôle de méchant garçon sérieux au possible, ne lâchant jamais un sourire et tirant à vue (un rôle qui lui collait décidément à la peau). L'attaque finale dans Clermont-en-Argonne est un grand moment dont Il faut sauver le soldat Ryan reprend les grandes lignes avec cette embuscade organisée, pleine de tanks et de coups de feu à foison. Pas un grand Eastwood mais un bon film de guerre.