Lucie,quadra en pleine rechute de cancer du sein,est démoralisée et se replie sur elle-même.Alors qu'elle doit subir une double mastectomie,elle cache son état à ses proches et tente de repousser Clovis,qui est tombé amoureux d'elle.C'est alors qu'elle intègre par hasard le cours de Dalila,qui prépare un spectacle de burlesque interprété par une bande de cancéreuses.Anne-Gaëlle Daval,scénariste et réalisatrice,signe ici son premier et seul long-métrage.Connue auparavant en tant que costumière,notamment pour la série "Kaamelott",elle est l'ex d'Alexandre Astier dont elle a eu cinq enfants,ce qui explique la présence dans le film de deux actrices assez mauvaises,sa fille Jeanne Astier et Josée Drevon,qui joue elle aussi dans "Kaamelott" et fut la compagne de Lionnel Astier,le père d'Alex.Au-delà de cette sympathique réunion familiale,"De plus belle" constitue un bien laborieux mélodrame médical qui peine à impliquer le spectateur en dépit de la force du sujet.Ce lointain successeur de "L'amour nu" ou "Sauve-toi,Lola",qui évoquaient déjà les tumeurs mammaires dans les années 80,souffre de déficiences graves à tous les niveaux.Une réalisation pesante,un scénario erratique,des dialogues sans ressort,une musique démonstrative,des décors hideux et des personnages si caricaturaux et peu fouillés qu'ils n'existent guère qu'à l'état de symboles,ce qui limite l'empathie qu'on devrait éprouver à leur égard.L'héroïne,mi-effacée mi-antipathique,manque de présence et se comporte de manière stupide en dissimulant ses problèmes.Seuls son oncologue de frère et ses camarades d'effeuillage sont au courant et cette activité l'aidera in fine à assumer son état et à réinvestir sa vie,parce que naturellement une fausse solution aurait fait défaut à l'histoire et qu'un truc à la mode est censé moderniser l'ensemble,d'où l'idée de foutre du burlesque là-dedans.Ben tiens,on est vieilles,on est grosses,on est moches et on a le cancer mais tout va s'arranger en dansant en public tout en se foutant à poil pour dépasser tous ces traumas.Pourquoi pas ceci dit,il suffit peut-être d'y croire.Lucie c'est l'humoriste Florence Foresti qui dégaine là son "Tchao Pantin" à elle pour prouver qu'elle est une véritable actrice et pas la rigolote de service chez Drucker.Paradoxalement elle parvient dans ce film à réussir ce qu'elle n'a jamais pu faire auparavant:être drôle!Ce n'est évidemment pas le but et il est patent qu'elle a raté son coup.Drevon est insupportable en mère détestable,Astier inexistante en ado grasse et maussade,Nicole Garcia agaçante en gourou,gouroute?,du nichon vérolé,Olivia Bonamy transparente,c'est finalement le casting masculin qui sauve les meubles avec le toujours inspiré Jonathan Cohen parfait en médecin attentionné et frangin protecteur,prouvant que lui est apte à s'extraire du domaine comique,et un Mathieu Kassovitz très juste en amoureux transi décontenancé par les dérobades de sa proie.On saisit d'ailleurs mal pourquoi ce dragueur invétéré est soudain séduit par cette gonzesse moche et désagréable,peut-être est-il excité par le challenge vu qu'elle le repousse violemment.Il y a une scène dans une maison de retraite et ce qui est bien avec ce genre de séquences c'est qu'elles permettent souvent de revoir de vieux comédiens qu'on avait oublié ou qu'on croyait carrément morts,comme ici Perrette Souplex et Michel Charrel.