Audiard nous séduit une fois de plus, par le biais d'une mise en scène profondément saisissante et

De Rouille et d'os (2012) est l'adaptation du recueil de nouvelles de Craig Davidson : "Un goût de rouille et d'os". A la réalisation on retrouve le talentueux Jacques Audiard qui en a retranscrit une magnifique et poignante histoire d'amour, un mélodrame passionnant où l'on fait la connaissance d'Ali (un père de famille fauché qui prend plaisir à donner des coups lors de combats de free-fight clandestins) et Stéphanie (une dresseuse d'orques qui se retrouve en chaise roulante après un accident survenu lors d'un show où elle a dû se faire amputer des jambes).
Trois ans après le bluffant Un Prophète (2009), lauréat du Grand Prix du jury lors 62ème du Festival de Cannes 2009 et de 9 Césars (en 2010) dont ceux du Meilleur Film & Meilleur Réalisateur, Jacques Audiard ne fait que confirmer tout le bien que l'on pense de lui et continu de se surpasser d'années en années (après Sur mes lèvres - 2001 & De battre mon cœur s'est arrêté - 2005). Son film nous captive, nous retient en haleine et nous émeut à la fois, de vrais personnages portés à l'écran par les prestations de Marion Cotillard (que l'on ne présente plus) et Matthias Schoenaerts (révélé dans le brillant Bullhead - 2011). Comme toujours, on assiste ici à une direction artistique sans aucune fausse note, pas le moindre pathos et où faute de mauvais goût (les scènes de sexe sont très pudique), pourtant n'importe quel cinéaste aurait pu faire l'erreur de signer un mélodrame avec les poncifs du genre, mais rien n'y fait, Jacques Audiard évite tout cela en nous offrant de magnifiques moments, touchants et sincères (lorsque Stéphanie, sur sa chaise roulante se remémore ses gestes de chorégraphie avec les orques ou lorsqu'elle va apposer sa main sur la vitre du bassin et qu'un orque vient y coller son museau). Mais à côté de tout cela, le réalisateur n'hésite pas à y insuffler des moments drôles quitte à casser le rythme et évite ainsi au film de sombrer dans le drame larmoyant. Marion Cotillard imprime la pellicule de sa beauté sans fard, quant à Matthias Schoenaerts, comme dans son précédent film, c'est sa force et son caractère qui le magnifie dans ce rôle de frère/père raté et qui a tout à apprendre de la vie. Audiard nous séduit une fois de plus, par le biais d'une mise en scène (et en abyme) profondément saisissante et humaine, drôle et déchirante à la fois.

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RENGER
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le 24 mai 2012

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RENGER

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