Rendons à César ce qui appartient à César. Johnny Depp est autrement plus convaincant en macchabée errant qu'en pirate attardé. Sans parler de rôle de composition, il livre malgré tout une bien belle performance tout en retenue et en finesse.

Comme il est de coutume avec Jarmusch, ce film est doté d'une très forte identité visuelle servie par une mise en scène aux petits oignons. Certaines scènes sont tout simplement époustouflantes et chacune, sans exception, est un régal pour la rétine.
Cet esthétisme est merveilleusement complété par une bande originale, composée par Neil Young en personne, venant délicatement parachever un tableau d'une grande beauté.

Cependant, dans sa quête effrénée du Beau, il apparaît que Jarmusch a quelque peu négligé le scénario. Simpliste au possible, celui-ci pèche avant tout par un manque flagrant de dynamisme. Un comble pour un film apparenté au western et au road-movie. Et que dire des trois pitoyables poursuivants de notre héros? On en vient à se demander si leur présence était véritablement nécessaire où s'ils ne sont que le prétexte à quelques scènes d'anthologie.

Pourtant, malgré un rythme général incertain, on se laisse agréablement balloter entre contemplation, réflexion et discret humour noir.

Jim Jarmusch livre ici une bien belle œuvre, extrêmement travaillée. Toutefois, il lui manque, paradoxalement vu le thème abordé, ce soupçon d'âme qui lui permettrait de s'élever au niveau supérieur.
-IgoR-
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le 28 janv. 2014

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-IgoR-

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