L'illusion aura duré quelques minutes, le temps de quelques belles images, une poignée de remarques « philosophiques » sympas et une introduction classique mais efficace, laissant augurer un suspense l'étant tout autant... Hélas, la suite va tourner au massacre, où l'on reconnaîtra seulement à Mimi Leder un certain talent pour offrir quelques belles images spatiales et de rares scènes fonctionnant plutôt bien (cela reste un spectacle hollywoodien), encombré de sous-intrigues mal foutues et souvent inintéressantes, de personnages creux totalement sacrifiés aux réactions souvent aberrantes interprétés par une flopée d'acteurs n'ayant rien à défendre (si ce n'est peut-être Morgan Freeman), le tout sans jamais enrichir ou dynamiser un récit désespérément plat, très loin de susciter l'intérêt espéré (une météorite va probablement détruire en grande partie la Terre, ce n'est quand même pas rien !!!).
Bon, nous sommes vaguement récompensés de notre patience avec un final plutôt sympa à base de destruction massive ultra-spectaculaire, reste que le film a vingt ans et cela se ressent, les effets spéciaux manquant singulièrement de naturel... Et comme on ne nous épargne pas non plus en musique ultra-pompière et patriotique, le regard de Leder restant désespérément bloqué sur le peuple américain, sans parler d'un discours final aux confins du grotesque... Bref, encore un film-catastrophe qui a oublié d'écrire un scénario et le sens du mot « subtilité » : si catastrophe il y a, elle est surtout cinématographique.