On va pas refaire l'histoire de cette catastrophe humaine et écologique, on sait tous que les intérêts économiques et financiers prônant une rentabilité toujours plus poussée ont pris le pas sur la sécurité la plus élémentaire. Même pour une compagnie pesant des milliards qui radine pour quelques milliers de dollars. Rien de nouveau à l'ouest.
Et ce film n'apportera pas de revolution nouvelle dans le film d'action à l'ouest non plus. Par contre il est d'une redoutable efficacité visuelle et humaine.
Ici, malgré le casting 100% américain (Malkovich et Russell impeccables, en tête), pas de patriotisme exacerbé, pas de héros invincibles. Seulement des acteurs justes dans leur rôle de bosseurs à risque qui ont pris de plein fouet cette catastrophe évitable.
Le réalisateur fait inexorablement monter la pression, des débuts montrant un Wahlberg (excellant toujours dans l'action movie) quittant sa famille en flashant quelques plans sous marin présageant du pire à venir, à l'explosion finale impressionnante et définitive.
La photo est brute, réelle, implacable. On est immergé dans ces quelques heures où tout s'est accéléré, pestant contre ces financiers aux belles chemises siglées BP lors de la réunion interne, les battement de coeur s'accélerant lors de la mise en pression négative, la sueur perlant presque sur le front lors de la première explosion de gaz, et une tristesse mêlée d'amertume lors de l'après sauvetage, en pensant au réel qui a dû être encore pire, à ces 11 victimes et leurs collègues marqués à vie.
Ce film est un divertissement mais pas que, malheureusement. Et au moins le boulot de fiction n'a pas été salopé, lui.