J'aime pas mettre un titre

[Avertissement générique: ce que vous lirez ici est un avis totalement subjectif et amateur de spectateur/lecteur/auditeur lambda, sûrement pas une critique; faut être fortement présomptueux pour se croire auteur d'une vraie critique. C'est juste «ce que ça m'a fait». Il est probable que ça ne dépasse pas le niveau de la conversation de comptoir. Si jamais c'était le cas, je vous présente mes excuses par avance.]

Mais alors en fait la police elle peut faire n'importe quoi et être bête?

En vrai oui.

Dans les films, non.

Et c'est pour ça que dans ce film, que les flics soient à la fois les personnages principaux et à la fois pas crédibles à faire des trucs complètement cons, c'est très ennuyeux, surtout pour un film d'enquête, même avec un exorcisme au milieu. N'est pas Angel Heart qui veut.

Le scénario se déroule, il fait son truc, pas trop concerné. Tu vois le gars qui repeint un mur au rouleau, ni mal ni bien, sans se presser, la clope au bec? Bah voilà. C'est le scénario. Les acteurs font des vrais efforts, mais comme on ne leur offre pas vraiment de scène à la hauteur, voire des scènes inabouties frustrantes, bon. Ça marche moyen. Tout ça cumulé, j'ai assez vite abandonné l'idée d'avoir peur, d'être tendu, de me sentir réellement concerné par ce qui arrive aux personnages.

Alors quoi?

Bah l'ambiance, hein. Le film est rugueux à l'image: la pluie, la ville, la nuit, ses lignes, ses lumières flotteuses, y'a quelque chose d'intemporel, comme dans Sea of Love, la ville d'accord, mais on voit aussi les différentes strates de la ville, et les strates glauques, moches, banalement grises. Comme le reste du film fait son chemin en toute flemme clope au bec sans être ni catastrophique, ni un foutage de gueule, tu vois à la fin j'ai quand même passé un bon moment, dans l'attente de la prochaine averse, de la prochaine rue sombre, du prochain métro aérien qui va venir glisser mollement dans la nuit et balancer de l'eau sale à la face du scénario.