Longtemps que je n’avais pas mis les pieds dans la salle pour une comédie française, & c’est un peu par hasard que j’ai poussé la porte de cette séance-ci.
La bande-annonce m’avait laissé perplexe : veuille-je le voir ou non ? J’avoue que le visionnage du film n’a pas tant que ça répondu à la question, tant le film alterne le bon & le moins bon.
Le bon c’est le côté feel-good-movie, clairement servi par un triptyque d’acteurs qui éclaire la soirée. Omar Sy en tête, mais la petite Gloria Colston & le très gay Antoine Bertrand l’encadrent à merveille. Rien que pour ça, l’histoire sans queue ni tête de cet éternel apprenti papa se laisse regarder.
Le moins bon, côté acteur, c’est la pauvre Clémence Poésy dont on se demande ce qu’elle fait là. Vous vous souvenez de la formidable mort de Marion Cotillard dans Batman ? & bien Clémence fait montre du même talent dans chaque scène. C’est à chaque instant en-dessous du supportable…
D’autant plus que ça sert un scénario souvent indigent. Passons sur le côté de la mère qui dépose le bébé dans les bras d’un type avec lequel elle a couché 1 an avant & se barre pour reparaître 8 ans plus tard. C’est le synopsis, & je crains que la vie ne recèle que trop d’histoires à peine moins caricaturales. Mais le traitement des personnages & les pseudos twists scénaristiques sont effarants. Les changements de rythme sont au mieux médiocres. Si les scènes & ressorts comiques sont clairement bien exploités, les acteurs aidant, le moindre aspect dramatique est quant à lui traité avec autant de finesse qu’une comédie musicale sur l’air des canons de Navarrone… Seul Omar Sy arrive tant bien que mal à garder la tête haute dans ces passages là. C’est cruellement dommage car le pitch initial nécessitait un traitement émotionnel à la hauteur de l’enjeu de l’abandon d’un enfant & de la tentative tardive de rédemption maternelle.
Bref, un film un peu bipolaire qui alterne de vrais bons côtés, parfois même touchant, avec le côté souvent navrant des drames à la française en passant totalement à côté du principal enjeu émotionnel.