Paul,pharmacien quinquagénaire désagréable,coincé et psychorigide,voit un jour débouler dans son officine une demeurée qui n'est autre que sa demi-soeur dont il ignorait l'existence.Il cherche à s'en débarrasser mais la tarée est un vrai sac à merde et elle est plus collante que du papier tue-mouches.Complètement inconsciente,elle va multiplier les bourdes et faire de la vie de son frangin un enfer.Décidément Josiane Balasko réalisatrice c'est pas ça qu'est ça et ce résidu de pellicule moisie est son pire opus.Elle n'a jamais cassé des briques dans cet exercice mais cette plus récente tentative derrière la caméra est une atrocité notable dont elle est entièrement responsable puisqu'elle est aussi scénariste,dialoguiste,actrice principale et probablement coproductrice de cette lugubre plaisanterie vu qu'une des boîtes incriminées se nomme Josy Films.Apparemment ça se veut drôle mais c'est raté,ça prétend à l'émotion et c'est là que ça devient marrant,pour finir par dispenser une pauvre morale gaucho-merdeuse indiquant que les gens "normaux" sont pour la plupart des enfoirés tandis que les handicapés et les raveurs drogués et dealers sont super cool.Des balaskoneries dans le texte quoi.Mais le summum est atteint avec sa performance de comédienne.Il est souvent payant de jouer des neuneus mais la malheureuse Josiane ne sait visiblement pas faire ça,se vautrant dans un épouvantable festival de grimaces simiesques.Elle a cependant eu la bonne idée d'embaucher Michel Blanc,son pote du Splendid,pour lui donner la réplique.L'acteur se tire indemne du piège et interprète avec classe cet égoïste forcené et solitaire qu'est Paul.On lui doit les seuls bons moments du film,notamment les séquences où il part totalement en vrille après que Nénette l'ait involontairement drogué.Evidemment ce genre de sketch n'est pas neuf,Blanc l'avait d'ailleurs déjà fait dans son "Marche à l'ombre" de 84,mais ça reste efficace quand c'est assuré par une pointure de sa dimension.Sinon,c'est filmé comme un téléfilm poussif et Balasko découpe son histoire en quatre mouvements prévisibles.Primo,Paul rejette la mongolienne.Deuxio,il l'accepte sous l'effet de la came.Tertio l'effet se dissipe et il redevient un connard.Quatro,il prend conscience de ses errements et devient sympa comme tout.Amen.Les seconds rôles sont sans relief mais on peut s'amuser à relever les curiosités émaillant la distribution.Si Stephan Wojtowicz est comme d'hab excellent en avocat excédé,on ne peut en dire autant de George Aguilar,espèce de chef indien qui ne sait pas jouer,en réalité il ne sait même pas articuler,dont la présence se justifie par son statut d'époux de Balasko.Toutes petites apparitions de Kader Boukhanef,espoir déchu du cinéma eighties qui fut au début des années 90 le héros de la série policière "Le Lyonnais",de Pierre-Jean Cherer,qui connut un bref succès au théâtre avec le duo Cherer et Cherer qu'il formait avec son frère Denis,et enfin de Thierry Pietra,acteur pas terrible mais qui a une sale gueule inoubliable et qui incarne ici un flic alors qu'il est d'ordinaire abonné aux emplois de gangsters,comme dans "Plus belle la vie" ou la nouvelle pub Schweppes.