"Sois donc le crieur du devoir, ô funeste oiseau noir, disait Rimbaud, en parlant des corbeaux..."mais laisse les fauvettes de Mai, pour ceux qu'au fond du bois enchaîne, dans l'herbe d'où l'on ne peut fuir, la défaite sans avenir..."
Ce lambeau transcendant de texte de Rimbaud, m'est revenu à l'esprit, en regardant cette cheminée qui fume et ces oiseaux de proie dans le dernier plan-séquence de ce film testament, transpirant à la fois de sagesse et de dérision drôle. Un épilogue qui résume à merveille notre pauvre condition d'être humain... vouée à la finitude.
Sa caméra souvent fixe et tapie dans l'ombre, observe avec malice et pudeur, les ultimes cabrioles de ce vieux coquin, ayant délaissé ses préoccupations quotidiennes pour se recentrer sur les fondamentaux de sa famille et de ses liaisons affectives... somme toute l'essentiel de la vie !
Ozu nous invite avec ce très beau film, à la jouissance sans frein des plaisirs de la vie, avant que Belzébuth ne nous tire impitoyablement par la cravate et "ne racle ses violons"... et je me sens totalement sa complice!