Korean rapsodie
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Embarquez sans hésiter dans ce train d'enfer ! Dans ce palpitant film de zombies, Yeon Sang-Ho sait parfaitement jouer de l'espace claustrophobe de ce train sans retour, tour à tour prison, refuge et arène. Les scènes de gares sont également très réussies. Ça cogne, ça court, ça gicle !
En Corée du Sud, la critique sociale peut se trouver même dans le registre fantastique: "Dernier train pour Busan" est ainsi une satire mordante d'une société où les faibles (vieux, clochard, enfant,...) sont des victimes idéales, où beaucoup sont persuadés qu'on ne peut avancer qu'en piétinant les autres, à l'image du méchant du film (Kim Eui-Sung), un ignoble patron qui, contrairement aux zombies voraces, a parfaitement conscience de ses actes, et est toujours prêt à sacrifier autrui à sa survie égoïste, y compris ceux qui l'ont aidé. Le genre d'ordure qu'on attend impatiemment de voir crever ! Le héros du film est d'ailleurs proche de cette enflure au début du film: Seok-Woo (Gong Yoo), partisan d'un capitalisme sauvage décomplexé, père absent, tente (vainement) d'apprendre l'égoïsme à sa fille Soo-An (Kim Soo-Anh), une fillette qui paraît bien plus sensible et lucide que lui.
Mais ce voyage est aussi moral: Seok-Woo, contraint de s'intéresser à sa fille, va peu à peu se décentrer; s'il constatera l'égoïsme et la lâcheté de la plupart des passagers, il retrouvera, auprès d'une poignée d'autres, le sens de la solidarité, du courage et du sacrifice. Symboliquement, il gardera l'espoir vivant, en veillant sur son enfant et sur une femme enceinte. Un film de zombies haletant jusqu'à son terme, et qui se permet même d'être franchement émouvant dans son dénouement, ça ne se refuse pas !
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Créée
le 7 nov. 2021
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Quand je mate un film de zombies non parodique moderne, j'ai de nombreuses occasions de soupirer. C'est un genre assez codifié et le nombre d'histoires faisant intervenir ces charmants punching-ball...
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