Pour sa dernière journée avant sa retraite, un flic milanais irréprochable dans l'exercice de ses fonctions, qui n'a jamais eu à utiliser son arme à feu, va être pris dans un engrenage infernal.
Le film est sans doute passé inaperçu de ce côté des Alpes, mais il a eu un certain succès en Italie, en faisant revivre, tout comme Dernière frontière quelques années plus tôt, l'essence du polizziotesco, genre alors en vogue dans les années 1970. C'est non seulement passionnant, prenant, captivant ne serait-ce que par le jeu de ce policier joué par Pierfrancesco Favino (qu'on avait vu dans Le traitre), mais c'est également impressionnant par le jeu du montage.
Après un plan-séquence magnifique qui nous montre Milan de nuit, tout comme l'essentiel de l'histoire, la caméra passe dans l'appartement de ce flic, où sa femme et ses amis s'apprêtent à lui faire une surprise une fois revenu de son footing. Seulement, il arrive en fait plutôt contrarié jusqu'à un certain coup de fil, et on va s'apercevoir que tout le film est un immense flashback où la scène inaugurale va être ensuite reprise d'un autre point de vue qui va nous éclairer sur le drame qui se joue. Sans trop en dévoiler, la partie dans le tunnel a quelque chose d'étouffant, et avec la musique frénétique, on pense aussi à El Reino dans cette montée de tension qui va aboutir à, pour faire vite, le début des emmerdes.
Le réalisateur, Andrea Di Stefano, est un ancien acteur, et cela se voit je trouve dans la direction de ses comédiens que je trouve impeccables, y compris Lina Caridi qui joue l'épouse bien aimante, et qui est plus intéressante que le rôle, à priori, de potiche. Tout y est plus ou moins entremêlé, et bien que ça dure plus de deux heures, on se laisse captiver par cette histoire folle, qui parle aussi en substance de la difficulté de vivre de son métier de policier en Italie.