Des hommes sans loi par Kroakkroqgar
La période de la prohibition a été largement évoquée par le cinéma, mais cette fois-ci, le thème est déplacé dans la province américaine, loin des gangsters bien connus des villes. La première chose qui m'a frappé, c'est le contraste entre Shia LaBeouf et les autres frères Bondurant : Forrest et Howard incarne à la fois la virilité et la bestialité, tandis que Jack se contente d'être un jeune freluquet ambitieux pas particulièrement attachant. La star du film est donc évidemment Tom Hardy, tout en brutalité contenue. En ce qui concerne Reiks, son personnage fait forte impression lors de ses premières apparitions, mais se révèle finalement plutôt creux.
D'autre part, le scénario ne se révèle pas particulièrement fascinant : la romance entre Forrest et Maggie est largement dispensable, et l'acharnement de Reiks relaté ne transparait pas vraiment dans les images. Quand on voit comment celui-ci se débarrasse de certains contrevenants, on se demande pourquoi il ne liquide pas les Bondurant purement et simplement. Certes, les 3 frères ont une solide réputation, mais il est peu crédible qu'ils se fassent respecter par un maître du crime organisé alors qu'il ne sont justement que 3. On en vient parfois même à remettre en doute la véracité du récit, censé être inspiré de faits réels. Toutefois, la narration en surprendra plus d'un, par les brusques excès de violence, explicite et frappant sans prévenir, et la manière dont celle-ci peut être banalisé (la scène du goudron à la fin d'une chanson country).
La réalisation n'est pas particulièrement remarquable, seules quelques rares scènes ont retenu mon attention : quand Jack aborde Bertha seulement visible dans un rétroviseur, ou encore le final dans l'obscurité du pont couvert. Même si le message du film est particulièrement flou, le comble de la mort de Forrest n'est pas déplaisant.
Un récit de gangsters de province, pas déplaisant mais un peu creux.