« Des monstres et des hommes » recrée l'atmosphère du 19è /début 20è siècles à Saint-Pétersbourg, au moment de l'avènement du cinématographe.
Le film débute sur le mode d'un film muet, avec cartons, puis petit à petit devient parlant sans pour autant se débarrasser de la présence des cartons, qui rythment et font avancer l'histoire. Ce qui ravit d'emblée est cet admirable travail sur le noir et blanc, légèrement sépia, où la caméra se déplace avec une grande virtuosité, principalement dans des intérieurs joliment éclairés, qui offrent une belle richesse picturale et une variété de possibilités de plans. Les personnages sont des archétypes ; ils vivent des situations traitées sur un mode d'humour caustique, de façon assez mécanique. Bien sûr les monstres ne sont pas ceux que l'on croit.. Les rapports de classes sont inversés dans ces scènes presque rituelles de flagellation. Le bizarre côtoie l'érotisme, et une étrangeté poétique est toujours présente dans les images. Un plan d'une locomotive à vapeur vue d'une fenêtre et qui varie à toutes les fois scande le film. Ce mélange subtil de réalisme et de fantaisie, toujours parfaitement stylisés, est réjouissant.