Réalisateur de films (très) mineurs à Hollywood, « Des pas dans le brouillard » est, avec « Le Fantôme de l'Opéra », l'une de ses rares réussites. Empruntant à l'ambiance victorienne si chère au cinéma anglais tout en attachant beaucoup de soin aux couleurs, aux décors et aux costumes, celui-ci signe un drame subtil et relativement retors, sans génie mais avec beaucoup de professionnalisme, la qualité du scénario offrant quelques moments forts tout en évitant avec habileté la facilité.
Manque peut-être cette passion, cette intensité qui aurait fait basculer l'œuvre dans la catégories des titres majeures, à l'image d'un Stewart Granger un peu raide ou encore de seconds rôles légèrement fades. En revanche, dans un des rôles les plus complexes de sa carrière, Jean Simmons est impériale, démontrant qu'elle avait bien sa place aux côtés des plus grands. Noir, ambitieux, surprenant... A (re)découvrir.