Ce film fait du bien quand on s'est habitué à râler contre le chauvinisme du cinéma français. Il a choqué (ne serait-ce que parce que le père et la fille iconiques de La Boum sont devenus amants) mais en ce qui me concerne, le coup de pied dans la fourmilière est relativement salvateur.
D'abord très intéressant pour son hybridation des thrillers romanesque et filmique, Descente aux enfers se situe en Haïti parce que c'est pertinent. Je suppose que le roman, anglophone, se situait en Jamaïque pour la même raison : les Antilles, ça signifie la rencontre de peuples, de classes, mais aussi celle, plus littéraire, des hommes et des femmes. Le résultat est suffisamment peu m'as-tu-vu pour que les interactions riches liant ces gens à la morale et à leur destin, émaillées de la charmante insignifiance entourant le couple, éloignent l'ennui lors du visionnage.
La morale sera purement conjugale, ce qui ne fait pas particulièrement honneur aux terres haïtiennes, dont on captera surtout, hélas, le charme douteux de l'ex-colonie enrobée de prose européanocentriste. Ça vaut surtout le détour pour un thriller français avec une once de renouvellement.