Désert affectif
Étrange film, présenté à la Quinzaine des cinéastes du festival de Cannes 2024, dont la durée (2h17) ne se justifie jamais et qui se clôt par une scène qui illustre son titre de manière énigmatique...
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le 11 nov. 2024
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Ce n'est pas que je me suis fait chier devant ce film, mais... en fait, si, je me suis fait chier devant ce film.
Sur deux interminables heures et dix-sept minutes, Desert of Namibia suit l'existence d'une jeune Japonaise, alternant entre son quotidien professionnel, lors duquel elle exerce la profession d'esthéticienne, et son quotidien personnel, lors duquel elle enchaîne des relations sentimentales, sans y entrer réellement, sans y trouver la moindre excitation...
Là, je viens de vous résumer l'intégralité des trois premiers quarts du film. C'est juste cela. Et vous allez me dire pourquoi pas, car, après tout, des films qui basent leur histoire sur une succession de tranches de vie, même si ultra-répétitive, ça peut fonctionner. Il n'y a nullement besoin d'aventures extraordinaires, de rebondissements, pour être sûr de captiver. Le tout, c'est que l'on s'attache aux personnages, avec leurs qualités et leurs défauts, que l'on saisisse les sentiments qui les animent.
Ouais, mais non... l'ensemble est à ce point opaque que l'on ne sait jamais ce qu'il y a à l'intérieur de tous les personnages, sans exception, y compris le principal. Ce sont uniquement des silhouettes qui s'agitent. Le spectateur est tellement laissé à l'extérieur que ça le pousse à rester en dehors à tout ce qui défile sur l'écran. Le temps dégage l'impression d'une éternité. Il faut le voir pour le croire. Une bonne demi-heure (voire quarante-cinq minutes !) aurait pu être supprimée, sans que rien soit modifié du point de vue du récit, vu qu'il ne raconte rien, qu'il ne creuse rien. Ah oui, pour l'émotion, à part l'ennui, on n'en ressent aucune... L'actrice principale, Yūmi Kawai, a beau offrir le meilleur d'elle-même, en termes d'interprétation et de cinégénie, elle ne peut rien contre la médiocrité de l'écriture.
Ce n'est que dans le tout dernier quart que le film donne l'impression de commencer, timidement, à démarrer vraiment, en abordant ce qui aurait dû être le cœur du sujet, à savoir la bipolarité (du moins, je suppose que c'est cela, car ce n'est pas précisé d'une manière explicite et définitive !), en tentant de pénétrer l'esprit du protagoniste, à travers deux séquences fantasmées, à l'image de ce générique de fin intrigant, justifiant le titre surprenant de ce long-métrage, et, aussi, en montrant ce même protagoniste en train de consulter. Reste que c'est beaucoup trop tard, non seulement pour que le thème de la bipolarité soit approfondi un minimum, mais aussi pour qu'on en ait quelque chose à foutre.
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Créée
le 26 nov. 2024
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