"Nicole Kidman comme vous ne l'avez jamais vue."
Certes.
Et sinon ?
Tout le monde passe par là à un moment donné. Du gros maquillage pour s'enlaidir et marquer les esprits. Même Tom Cruise l'a fait, chauve et bedonnant dans Tonnerre sous les tropiques. Cela suffit-il à faire un film intéressant et un rôle inoubliable ?
Pas s'il n'y a que ça, et si maquilleurs, actrice et réalisatrice n'ont pas su s'arrêter à temps. Citons ce chef d'œuvre de Tonnerre sous les tropiques, encore une fois : "Never go full retard."
Nicole Kidman et Karyn Kusama ont décidé de la jouer "full déglingue", allant jusqu'à marcher sur les plates-bandes d'Abel Ferrara. Mais c'est too much, on doute de la vraisemblance, de la direction d'acteur, voire de la justesse de Kidman. Et surtout, on a l'impression de regarder une audition pour un rôle de zombi dans The Walking Dead.
L'autre problème de taille, au-delà de l'histoire somme toute assez banale, est la faiblesse du scénario. Une intrigue policière qui peut se résumer comme suit :
"Je veux trouver D.
- Je ne peux rien te dire sur D. Mais je connais A, qui te conduira à B. Et B te dira où est C, qui te mènera à D."
Pas de mystère, pas d'indice, pas de faux-semblants. La linéarité du scénario, moins tortueux qu'un épisode des Experts, est même carrément perceptible dans les dialogues. Il n'y a pas grand-chose à comprendre, juste une piste à suivre.
L'intérêt n'est pas là, dira-t-on. C'est la psychologie des personnages qui importe. Sans aucun doute. Mais celle-ci aussi est faite à la truelle. Chaque personnage est un archétype unidimensionnel, sans nuance de gris.
Enfin, la réalisation non plus ne propose pas grand-chose, mis à part des décors intéressants. Mais Kusama a beaucoup recours aux ralentis pour appuyer son propos et ça affaiblit ses scènes.
Bon. Il y a deux ou trois moments bien vus, mais sur deux heures ça ne suffit pas. Ce n'est pas une honte, mais ce n'est pas génial. Un peu maladroit. Moyen, moyen-moins.