Le cinéma asiatique en général est souvent violent et sanglant. La sortie de "Destruction babies" (2018) ne déroge pas à la règle, quoique dans une certaine "retenue" (pas de gros plans sanguinolents, pas d’actes de torture…). Dès le premier plan, saturé d’un free-jazz à la guitare électrique, la bagarre éclate. Elle sera le modus operandi du film dans son entier, le personnage principal déclenchant délibérément des bagarres avec celui qui lui tombe sous la main, et entraînant avec lui un adolescent paumé et une jeune prostituée. Bien sûr, cela va crescendo, jusqu’à l’acte fatal. "J’ai des objectifs" dira-t-il à un moment. Sans arriver cependant à "l'ultraviolence" que l’on trouve dans nombre de films asiatiques. Ce personnage taiseux agit par sado-masochisme (il encaisse autant qu’il donne), comme une mécanique. Ses extases post-bagarres montrent bien la jouissance qu’il en tire. Le problème du film, c’est qu’il manque d’un vrai regard du cinéaste sur son sujet, de trouvailles, visuelles ou sonores (la guitare électrique aurait pu être associer à ses pulsions …), bref, d’une mise en scène digne de ce nom. L’ensemble est tout juste correctement filmé, d’autres films m’ont rendu plus exigeants de ce côté-là, et quand les médias puis la police interviennent, je me suis dit que l’on tombait dans un énième film ordinaire.