Detective Dee : Le Mystère de la flamme fantôme par Mickaël Barbato

Mélange infâme de Monde de Narnia et de Derrick, Détective Dee est le film scellant définitivement la déchéance d'un cinéaste autrefois influent : Tsui Hark.
Son cinéma du chaos, qui trouvait son point d'orgue dans l'incroyable The Blade (et son final grandiose), son habileté à manier de nombreux genres en un seul film, tout a aujourd'hui disparu. On le sentait venir, avec des daubes comme Black Mask 2 ou Legend of Zu mais, tout comme Argento jusqu'à son Terza Madre, l'espoir était encore fort.

Détective Dee raconte l'histoire de l'accession au trône de la première femme Empereur de Chine. Une cérémonie démesurée est organisée, une statue monumentale érigée, mais une série de meurtre retarde le couronnement.

Le problème de Hark, c'est sa rencontre avec les CGI. Incroyable de voir il s'est fait bouffée par la technique, et à quelle point la technique fout en l'air son travail. La technologie dans les mains d'un grand malade comme lui ne peut que tirer ses oeuvres vers le n'importe quoi visuel, en preuve l'indigeste Legend of Zu, et Détective Dee vien appuyer cette impression. Le nombre de plans truqués est impressionnant, mais la mauvaise qualité l'est tout autant. Impossible de ne pas se remémorer les vidéos époque début de vie PS2, je pense au port et ses innombrables bateaux, qui rappelleront à certains les cinématique d'Anno 1602.
Exemple tout à fait déprimant, une séquence baston fait intervenir de grandes poutres de bois. Face à cette tornade de n'importe quoi ultra-rapide et bourrée de CGI, impossible de ne as se rappeler d'une des scènes les plus impressionnante d'Il était une fois en Chine, où Jet Li et son rival, sous une pluie battante, se donnaient en duel tout en se renvoyant une poutre à la tronche, le tout dans un ralenti terriblement efficace. A croire que Hark voulait signifier, pour de bon, la fin d'une époque.

Si seulement l'aspect CGI était l'unique tare, mais le film souffre de la narration du réalisateur. Pas assez de contemplation, dû aux CGI certainement, beaucoup trop de parlotte inutile, l'univers n'est pas assez fouillé, décri. de sorte qu'on se retrouve projeté hors du film à plusieurs reprises, quand la trame se dirige vers la fantasy. Impossible de ne pas rire aux éclats face à un cerf parlant, impossible de ne pas se demander d'où sortent ces sortes de robots-sorciers étranges. Le cinéma HK, avant la rétrocession, proposait une tonne de films mélangeant réalité et fantasy, dans tous les genres, mais Détective Dee échoue lamentablement dans ce domaine, si bien qu'on a l'impression d'un film long, ennuyeux, laid et incompréhensible. Et ce n'était pas qu'une impression.
Bavaria
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le 21 avr. 2011

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