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Deux Espionnes avec un Petit Slip à Fleurs et l'un des six films de Jess Franco à sortir sur les écrans en 1980. Fatalement avec une telle profusion de films et de tournages on finit par recycler un...
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le 15 mai 2024
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Eh oui ! Il existe réellement réalisateur espagnol ayant à la fois pour prénom le nom du dieu des Chrétiens et pour nom de famille celui d'un dictateur espagnol. Curieux mélange, à l'instar de Marilyn Manson.
Par où commencer ? Il y aurait tant de choses à dire sur ce film au titre gentiment grivois et sur son auteur prolifique.
Jesús Franco, surnommé la plupart du temps « Jess », n'est connu et reconnu que par une petite chapelle de cinéphiles (quoique, ces dernières années, son public se fait moins restreint). Malgré une surabondance de productions en tous genres, ce cinéaste de l'absurde reste très méconnu du grand public. En effet, les directeurs des multiplexes ou même de nos salles d'art et d'essai risqueraient quelque peu d'être effrayés à l'idée de distribuer des titres tels que « Les expériences érotiques de Frankenstein », « Une vierge chez les morts vivants », ou « Vampiros Lesbos »... Ce réalisateur fou enchaîne les productions à un rythme effréné depuis la fin des années 50. Il compte aujourd'hui plus de 200 films à son actif !
Venons-en au film « Deux espionnes avec un petit slip à fleur », à présent. Sorti en 1980, ce morceau de bravoure pelliculaire, met en scène, comme le titre l'indique, deux jolies espionnes au service du gouvernement d'un pays imaginaire. Leur mission consiste à infiltrer une organisation mafieuse dont le fond de commerce est d'embrigader de jeunes filles de force dans la prostitution. Afin de prendre des photos qui serviront de preuve, l'une des deux parvient à s'introduire dans la vaste demeure d'un couple de pervers faisant partie de l'organisation et séquestrant une jeune demoiselle.
Ce qui paraît le plus frappant dans ce film, c'est l'incroyable lenteur du rythme. On débute par une séquence où les deux espionnes effectuent une sorte de danse/strip-tease en poussant la chansonnette pendant environ trois minutes. L'effet produit sur le spectateur est confirmé par un personnage qui lâche (et à juste titre) : « C'est parfaitement ridicule ! ». On comprendra rapidement, vu la suite, que cette phrase résume tout le film. Alors que reste-t-il d'intéressant, me direz-vous ? Eh bien figurez-vous que c'est justement le vide intégral du film qui le rend fascinant, ou plutôt, disons « hypnotique ». Les scènes de nus s'intercalent entre les scènes de dialogues ou d'action (une chasse à la femme en hélico, notamment) sur rythme jazzy et envoûtant. Difficile à imaginer, il faut le voir pour le croire. Et vous l'aurez compris, il s'agit bien évidemment d'un film dont le but est de montrer du sexe et de la violence, mais de manière totalement non conventionnelle dans la forme (bien que tout ça semble involontaire). A titre d'exemple, on citera ces deux scènes de viol où l'actrice interprétant la victime joue si mal que le réalisme de la séquence se rapproche d'un épisode de Babar. Bref, un film à prescrire en lieu et place de L.S.D.
(critique parue dans le mensuel Le Poiscaille - mai 2010)
Créée
le 5 nov. 2010
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