Cinquième et ultime long-métrage du réalisateur belge Ivan Govar, "Deux heures à tuer" est un thriller à suspense qui joue sur son rythme lancinant, mais manque d'épaisseur narrative pour captiver sur la durée.
Pourtant, le début apparaît très prometteur, avec une atmosphère nocturne formidablement oppressante, autour de la gare d'une petite bourgade. En effet, une voix-off angoissante nous apprend qu'un tueur maniaque a été repéré dans les alentours, et on suit sa traque par la police tout au long d'une soirée d'hiver.
Le film est tourné au milieu des années 60, mais Govar fait le choix judicieux du noir et blanc, qui restitue bien la sensation de froid, de peur et d'attente étouffante.
Hélas, les scénaristes ne font pas grand chose de cet excellent point de départ. Le huis-clos se limite à une galerie de personnages louches, et le rythme très lent finit par desservir le film. Plus grave encore, le dénouement s'avère très frustrant.
On doit donc se contenter de savourer les numéros d'acteurs, avec en point d'orgue le face à face Pierre Brasseur - Michel Simon, bien secondés par Marcel Pérès, Raymond Rouleau et Jean-Roger Caussimon, plus indéchiffrables les uns que les autres.