Sandra sort d'une longue dépression pendant laquelle elle avait arrêté de travailler ce qui selon ses patrons, la rend beaucoup moins efficace et inapte au travail. Deux jours et une nuit, c'est le temps dont elle dispose pour aller voir ses collègues et les convaincre de renoncer à leur prime afin qu'elle ne soit pas licenciée.

"Salut, je suis Sandra, j'ai vu Monsieur Dumont qui a accepté de refaire un vote lundi pour que je garde mon travail . Jean-Marc a parlé pour vous faire peur donc renonce à ta prime de 1000€ s'il te plait." Je la connais par coeur à force. On s'immisce dans la classe ouvrière, une France pauvre qui n'arrive pas à s'en sortir, suppliant, mendiant presque pour du travail et de l'argent. La caméra ne quitte pas Sandra mais nous comprenons que ses collègues luttent autant qu'elle pour s'en sortir. Une seule et unique intrigue tout le long du film permet de ne point s'égarer et de prendre pleinement conscience du problème de Sandra, d'être en totale empathie, de ressentir les mêmes émotions qu'elle.

Oui mais voilà: en mettant le paquet sur cette seule intrigue, tout est exagéré. Marion Cotillard dans un film, c'est synonyme de sortir les mouchoirs. Dans tous ses films, elle pleure. Mais alors là, j'ai eu envie de lui mettre des claques. Evidemment qu'elle pleure puisque son personnage est une ex dépressive sous Xanax. On ne compte même plus les fois où elle a voulu abandonner alors que clairement, elle n'avait rien à perdre. Son mari n'en est même plus un, c'est un coach de vie. J'avais envie de lui hurler "Mais sors-toi les doigts du c**, t'as juste à aller parler à des gens !". Néanmoins, j'applaudis le réalisme de Deux jours, une nuit: chaque action, chaque mouvement aussi simple soit il, est un combat pour survivre, pour aller mieux. Cotillard réalise une performance en étant mise à nue dans ce film, alors je ne sais pas si j'ai un problème avec l'actrice ou le personnage.

C'est un film à faire pleurer dans les chaumières et j'ai eu l'impression que le Deux jours, une nuit tentait ardemment de me forcer à pleurer avec Sandra. Sauf que ça n'a pas pris.
Karel_F
3
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes En 2014, faut que je me cultive. et Je vais planter ma tente dans la salle

Créée

le 22 mai 2014

Critique lue 850 fois

3 j'aime

2 commentaires

Karel_F

Écrit par

Critique lue 850 fois

3
2

D'autres avis sur Deux jours, une nuit

Deux jours, une nuit
Rawi
8

Critique de Deux jours, une nuit par Rawi

Deux jours et une nuit, c'est le temps dont dispose Sandra pour persuader seize de ses collègues de travail de renoncer à une prime juteuse afin qu'elle puisse garder son emploi. Première chose à...

Par

le 23 mai 2014

79 j'aime

18

Deux jours, une nuit
guyness
4

Chasseur déprime

Si on examine les choses avec attention, il n'y a guère que deux façons valables de rendre compte du réel. Le cinéma emprunte principalement deux canaux pour parvenir à ses fins: le réalisme ou...

le 24 oct. 2014

50 j'aime

17

Deux jours, une nuit
Grard-Rocher
10

Critique de Deux jours, une nuit par Gérard Rocher La Fête de l'Art

C'est sans doute le week-end le plus redoutable et le plus décisif que va devoir vivre Sandra. A la suite d'une dépression nerveuse qui l'a tenue éloignée de son travail un certain temps, elle est...

50 j'aime

53

Du même critique

Noé
Karel_F
1

Noé, le film naufrage

Darren Aronofsky est le réalisateur de Requiem for a Dream et Black Swan. De très bons films donc. Alors je me suis dis, enfin un film Hollywoodien avec toute la panoplie d’effets spéciaux requise...

le 15 avr. 2014

4 j'aime

Deux jours, une nuit
Karel_F
3

Deux jours et une nuit sous Xanax

Sandra sort d'une longue dépression pendant laquelle elle avait arrêté de travailler ce qui selon ses patrons, la rend beaucoup moins efficace et inapte au travail. Deux jours et une nuit, c'est le...

le 22 mai 2014

3 j'aime

2

La Tête haute
Karel_F
6

Critique de La Tête haute par Karel_F

La force de La tête haute est son réalisme, mais le film tombe dans tous les pièges possibles pour rendre l'histoire et le rythme redondants. Tous les malheurs s'acharnent sur ce pauvre Malony, si...

le 16 mai 2015

2 j'aime

1