Deux jours et une nuit sous Xanax
Sandra sort d'une longue dépression pendant laquelle elle avait arrêté de travailler ce qui selon ses patrons, la rend beaucoup moins efficace et inapte au travail. Deux jours et une nuit, c'est le temps dont elle dispose pour aller voir ses collègues et les convaincre de renoncer à leur prime afin qu'elle ne soit pas licenciée.
"Salut, je suis Sandra, j'ai vu Monsieur Dumont qui a accepté de refaire un vote lundi pour que je garde mon travail . Jean-Marc a parlé pour vous faire peur donc renonce à ta prime de 1000€ s'il te plait." Je la connais par coeur à force. On s'immisce dans la classe ouvrière, une France pauvre qui n'arrive pas à s'en sortir, suppliant, mendiant presque pour du travail et de l'argent. La caméra ne quitte pas Sandra mais nous comprenons que ses collègues luttent autant qu'elle pour s'en sortir. Une seule et unique intrigue tout le long du film permet de ne point s'égarer et de prendre pleinement conscience du problème de Sandra, d'être en totale empathie, de ressentir les mêmes émotions qu'elle.
Oui mais voilà: en mettant le paquet sur cette seule intrigue, tout est exagéré. Marion Cotillard dans un film, c'est synonyme de sortir les mouchoirs. Dans tous ses films, elle pleure. Mais alors là, j'ai eu envie de lui mettre des claques. Evidemment qu'elle pleure puisque son personnage est une ex dépressive sous Xanax. On ne compte même plus les fois où elle a voulu abandonner alors que clairement, elle n'avait rien à perdre. Son mari n'en est même plus un, c'est un coach de vie. J'avais envie de lui hurler "Mais sors-toi les doigts du c**, t'as juste à aller parler à des gens !". Néanmoins, j'applaudis le réalisme de Deux jours, une nuit: chaque action, chaque mouvement aussi simple soit il, est un combat pour survivre, pour aller mieux. Cotillard réalise une performance en étant mise à nue dans ce film, alors je ne sais pas si j'ai un problème avec l'actrice ou le personnage.
C'est un film à faire pleurer dans les chaumières et j'ai eu l'impression que le Deux jours, une nuit tentait ardemment de me forcer à pleurer avec Sandra. Sauf que ça n'a pas pris.