Deux Jours, Une Nuit : derrière toute femme se cache un homme.
« On s’est bien battu ensemble ! Je suis heureuse »
Deux jours, une nuit c’est le combat d’une femme, Sandra qui sort d’une longue dépression. Un combat pour ne pas perdre son travail.
Les frères Dardenne possèdent ce merveilleux regard de « Monsieur et Madame tout le monde ». Face à la société capitaliste qui n’a de cesse de trouver « le maillon faible » dans ses rouages bien huilés, afin de mieux les broyer.
L’histoire du petit peuple qui se bat au jour le jour pour maintenir leur emploi et leur salaire … Notre propre histoire.
Sandra entre dans la difficile tâche de se battre pour garder son emploi. Une autodestruction qu’elle a du mal à gérer puisque ça la tue petit à petit à chaque refus.
Une belle mise en lumière de « la vraie vie », sans musique qui rythme les battements de notre cœur ou encore une action. Seule la caméra face aux acteurs, des plans simples, avec des dialogues simples, rien de plus.
Sandra amènera certaines personnes à se battre, se disputer juste pour le motif d’exister. Un déchainement de violence créé pour la convaincre d’arrêter et de lâcher prise.
La répétition incessante de son « pitch » qu’elle a tant de mal prononcé en est gênant pour nous. Nous nous identifions à elle, même si elle amène toujours ce même paragraphe, ce n’est jamais la même scène qui se produit.
Il n’existe donc aucune lenteur dans ce film, seule une pure et simple réalité y trône.
L’histoire d’une combattante fragile, une femme héroïquement instable.
La fin heureuse n’est donc pas envisageable et malgré cela Sandra restera la plus digne de tous.
Bravo à Marion Cotillard pour son interprétation du personnage de Sandra. La projection de notre propre vie dans la sienne est complètement fabuleuse. On sent qu’elle vit pleinement ce rôle et elle porte les couleurs de cette sobriété que transpire le film.
Réals : Jean Pierre et Luc Dardenne
Acteurs Principaux : Marion Cotillard, Fabrizio Rongione