la période anarchique de Godard, entre théorie marxiste (parfois à la limite de la caricature) et mise en abime de la société du spectacle par le truchement du cinéma documentaire (faussement) désinvolte.
C'est souvent très agaçant de par son aspect professoral tout droit sorti d'un banc de la Sorbonne, parfois amusant grâce à des fluctuations de ton qu'on sent délibérément sardoniques et au final assez fascinant car on serait bien en peine de définir clairement le projet de cette proposition cinématographique.
On peut comprendre que cette periode Godardienne fascine ses admirateurs pour sa liberté de ton ainsi que son processus créatif artisanal faisant fi de toutes contingences financières (c'est quelque part le cœur intellectuel de ce film). Ce qui n'empêche à fortiori pas d'entendre les arguments de ses détracteurs pour qui ce décorum factice empêche toute possibilité d'entrer dans la matrice de son créateur.
Je ne suis ni pour ni contre au vu de ma connaissance trop partielle du bonhomme, mais je ne peux pas rester indifférent à sa singularité de trublion iconoclaste car elle m'ouvre des portes de réflexions artistiques propices à ma curiosité.