Dans le film de Godard, on voit Paris, la région parisienne (le "elle" du titre) en chantier; on voit une jeune mère s'occuper de sa famille et à l'occasion
se prostituer
(une récurrence dans le cinéma de Godard); et on entend les commentaires chuchotés d'un cinéaste devisant confusément de la guerre du Vietnam, du rapport entre l'image et le langage et de deux ou trois choses intellectuelles...
Le cinéma expérimental de Godard et son propos ésotérique ne laissent entrevoir qu'une critique de la nouvelle société industrielle des trente Glorieuses et, en conséquence, de la société de consommation, au sein desquelles le travailleur, selon le cinéaste, n'est plus guère qu'un prostitué.
Dérouté par les propos obscurs de Godard, déconcerté par sa mise en scène destructurée et anarchique, où aucune scène ne semble liée à la précédente, j'ai vite perdu le fil de l'histoire. A ma curiosité initiale, confronté au cinéma hors norme et inventif du réalisateur, succède rapidement une incompréhension résignée!
Quoiqu'il en soit, il émane de ce cinéma abscons le sentiment d'un cinéma de liberté, avec ses incongruités qui sont comme des blagues de potache: les cadrage volontairement imprécis et d'autres procédés anticonformistes, jusqu'à l'utilisation du Cinémascope. C'est ce qui fait le charme du cinéma de Godard, quand il ne rebute pas.