Sans se situer au niveau des grandes œuvres de ces deux réalisateurs, Deux yeux maléfiques se voit a

À l’origine, il s’agissait de réunir quatre grands réalisateurs de films fantastiques pour illustrer des nouvelles d’Edgar Poe : Dario Argento, George Romero, John Carpenter et Wes Craven. Mais les deux derniers étant déjà pris par d’autres projets, il ne resta finalement plus que Dario Argento et George Romero. Au lieu de quatre sketches, il n’y en a donc que deux, ce qui n’est pas forcément malheureux car cela permet à chaque réalisateur une durée nettement plus longue (1h chacun) et nous sommes donc plus devant deux petits films autonomes que devant deux sketches et ce, d’autant plus, qu’il n’y a aucun lien entre les deux parties : nous avons bien deux œuvres indépendantes et de style très différent.
En ce qui concerne La vérité sur le cas de Monsieur Valdemar de George Romero, le film est sympathique, avec une fin dans l’esprit des EC Comics, mais je trouve la réalisation bien « sage » et assez impersonnelle. Le Chat Noir de Dario Argento est beaucoup plus réussi. D’une part, au niveau de l’histoire elle-même qui possède de multiples rebondissements, un bon suspense et une très astucieuse variation, par rapport à la nouvelle de Poe, au niveau de la fin. D’autre part, la réalisation est beaucoup plus personnelle et inventive, avec des cadrages souvent originaux et une caméra très mobile, voir notamment la façon dont elle virevolte dans la scène de l’escalier.
Il faut ajouter, et cela concerne ici les deux films, le très bon travail de Tom Savini. Au final, sans se situer au niveau des grandes œuvres de ces deux réalisateurs, Deux yeux maléfiques se voit avec beaucoup de plaisir.