Joey, une jeune femme issue d’une famille de la haute société décide de présenter son fiancé à ses parents. Le Dr John Prentice a tout du gendre idéal, il est élégant, poli, intelligent et malgré leur différence d’âge (14ans), ça n’est pourtant pas cela qui va poser problème. En effet, leur union est entachée par le fait que John soit de couleur noir et Joey blanche…
Devine qui vient dîner... (1967) est tout bonnement une claque, aussi bien par ses propos que de la distribution tout entière. La confrontation entre d’un côté, des parents blancs, intellectuels et progressistes et de l’autre, ce jeune couple mixte, avec cette jeune femme naïve et ce brillant médecin de renommée internationale qui a le malheur, si l’on peut qualifier ça ainsi, d’être de couleur noire dans une Amérique encore empreinte par un racisme systémique où leur union est illégale dans plusieurs états du pays, puisque des lois proscrivent les mariages interraciaux (il faudra attendre 1967, soit l’année de la sortie du film pour qu’une loi ne soit votée par la Cour suprême, afin de légaliser le mariage interracial).
Stanley Kramer (La Chaîne - 1958) réalise ici une brillante satire sociale & sociétale, une plongée dans les années 60 où le racisme et le patriarcat était prépondérant (il faut voir la façon avec laquelle le père de famille mène à la baguette sa femme et sa fille). Il en résulte un huis clos passionnant de bout en bout, les premiers comme les seconds rôles y ont tous leur place, c’est brillamment mis en scène et ça a le mérite de pointer du doigt la discrimination à laquelle sont confrontés les noirs (encore à notre époque).
Une comédie dramatique incarnée par d’excellents acteurs (Sidney Poitier, Katharine Hepburn & Spencer Tracy) et qui fut très justement couronnée par deux Oscars (meilleure actrice pour Katharine Hepburn & meilleur scénario original). A noter enfin qu’il existe un remake inversé avec la comédie Black/White (2005) de Kevin Rodney Sullivan.
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