« Je peins malgré moi les choses derrière les choses... Un nageur pour moi, c'est déjà un noyé. »
J’ai repensé à cette belle phrase de Jacques Prévert prononcée par Robert Le Vigan, le peintre du film Quai des Brumes de Marcel Carné.
C’est ce que fait ici Agathe Riedinger en montrant la réalité derrière la télé-réalité.
Et quelle sordide, terrifiante réalité nous avons façonnée ! Quels crimes contre l’esprit, nous avons cautionnés par notre voyeurisme épris de bassesse et de vulgarité.
La Liane du film n’est que le prolongement des Marilyn, Jayne, BB et tant d’autres mirifiques pétasses portées au pinacle de nos médias pour complaire à nos regards vicieux, nos marketings sans scrupules.
L’être n’est plus, il meurt depuis longtemps sous le paraître.
Ainsi s’avancent, générations après générations le meurtre de l’âme et l’avénement du maître de tous les artifices.
Malou Khebizi incarne jusqu’au déchirement cette jeunesse éclatée dans le narcissisme, réduite à la seule quête d’amours virtuels.
Le film souffre cependant de quelques longueurs, de quelques langeurs dans cette attente/atteinte d’un miracle d’Island où les nageurs qui tournent autour sont déjà des noyés.