"There was once a very lovely, very frightened girl."
Fantasque et léger, voilà les adjectifs qui qualifieraient le mieux Breakfast at Tiffany's, film dont on ressort un petit sourire aux lèvres. Ce classique est un tout et on est saisi par l'ambiance qui se dégage, tant au niveau des caractères, que des décors.
Les personnages tout d'abord. Bien sûr, est ce besoin de le dire, Audrey Hepburn y est resplendissante, charmante, espiègle, comme à son habitude. Ses tenues lui vont à ravir, ses mimiques font craquer et à elle seule elle fait que l'on pardonne toutes ses petites faiblesses au film. Ses excès rendent le film attachant avec son étourderie permanente jusqu'à en oublier ses clés d'appartement systématiquement, son fume cigarette démesuré amuse, ses décisions ne sont jamais celles auxquelles on s'attend. Vu son charisme et sa présence, elle évince tous les autres personnages sans grande difficulté : George Peppard bien que séduisant y apparait plutôt fade et ne parlons pas des rares personnages féminins qui ne tiennent pas la comparaison.
Seul pour ma part Mickey Rooney dans le personnage du japonais photographe pédant est hilarant dans son comique de répétition et a autant de saveur (dans un tout autre registre ceci dit) que l'incroyable Audrey.
Concernant les décors et les costumes, à mon sens c'est l'esthétique du film qui le rend si particulier. Comme je l'ai dit plus tôt les tenues de Dolly la subliment mais plus que ça ce qui est assez rare pour un film, elles donnent à l'œuvre un cachet particulier (je pense notamment à la scène d'ouverture, mythique). Tout ce qui concerne les décors du films est plutôt bien travaillé, depuis l'appartement du photographe japonais (excessif mais rigolo avec la lumière trop basse) jusqu'à celui bien plus dénudée de Dolly où trône fièrement un canapé fait de la moitié d'une baignoire coupée. Si ça c'est pas un sens inné de la déco...
La force du film réside sans aucun doute dans sa légèreté et dans toutes ses excentricités : un chat nommé « Cat », une héroïne imprévisible, la gravure d'un bijou trouvé dans une pochette surprise chez la grande maison Tiffany's, un tas de petites choses lui donnent un grain de folie bienvenu. Pour ma part en revanche, j'ai cependant trouvé que le film souffre de quelques longueurs bien que celles-ci apportent une certaine profondeur au personnage de Dolly que l'on qualifierait de frivole autrement.
Enfin, le paradoxe de Breakfast at Tiffany's est de nous faire aimer une croqueuse de diamants. La tâche ne semblait pas gagnée d'avance mais est réalisée avec tellement de finesse et de tempéraments que l'on n'y voie que du feu : la Dolly excentrique et un peu vénale au départ il faut l'avouer, remporte finalement tous les suffrages si bien féminins que masculins pour sa beauté et sa grâce.