L’adolescence, l’époque où tous les futurs sont encore ouverts, et où tout semble possible. L’âge de l’insouciance, où paradoxalement on se moque de ces lendemains où tout peut encore arriver. Car justement ces lendemains sont incertains, flous, quelque part entre les obligations de la vie d’adulte et les rêves d’enfant. Seul compte principalement le présent, le jour d’aujourd’hui, la seule valeur sûre dans un monde en changement constant. Le changement intérieur pour commencer, en cette période de transition délicate, mais celui du monde extérieur également, dont on commence à voir qu’il n’est plus le même que celui que l’on a connu dans nos premiers souvenirs.
Ces futurs incertains, on les fantasme, un peu comme le monde au-dehors, au-delà de sa campagne natale, parfois même pour les plus rêveurs au-delà des frontières du pays. Des techniques de drague douteuse aux projets de carrière aux Etats-Unis, on tente d’apprivoiser l’incertitude des jours à venir.
Pour ces enfants des campagnes, dans cette période ou la personnalité reste à définir, les étoiles de la modernité exercent une attraction puissante, catalysant les fantasmes de futurs excitants et d’autres mondes exotiques.
La modernité du pays (Cambodge) fait ainsi écho à la transformation intérieure de ces jeunes adultes, errant entre les valeurs traditionnelles et les progrès technologiques, les rêves de l’enfance et les exigences de l’adulte.
« Diamond islands » est un film qui parvient à captiver, par sa musique envoûtante, ses personnages attachants (malgré un développement minimaliste), âmes un peu perdues errants dans les lumières de la ville. Comme beaucoup de films asiatiques (Thaïlande, Japon…), il faut aimer ce côté contemplatif, lié à un respect culturellement plus marqué à la nature, associé aux préoccupations face à une modernité croissante, et à des différences de classe sociale marquée.