[...] Davy Chou, jeune réalisateur Franco-Cambodgien (réalisateur du Sommeil d’or, son tout premier film), ne camoufle à aucun moment les deux propos du film : le mythe de la modernité naissante au Cambodge, que représente ce quartier vitrine de Diamond Island, ainsi que les nombreux choix et apprentissages connexes à l’adolescence. Pour autant, les faits sociaux entrelacent ces deux motifs, sans qu’ils fusionnent. Dans une conclusion, d’une grande justesse, la caméra porte un regard doux sur le personnage de Bora. En succombant à la modernité et à l’aisance matérielle, il perd son véritable amour, Aza. Cet amour n’est plus qu’un rêve empli de neige numérique bleutée, sur les rives de son adolescence envolée. Puis on retrouve ses anciens amis avec Aza. Ils chantent pendant que Bora les regarde au loin sur sa moto. Il s’apprête à retraverser un pont qui va les séparer de nouveau. Il s’est aperçu trop tard du mythe de la société occidentale. C’est un juste et terrible échos politique à ce que le libéralisme offre, partout dans le monde, aux nouveaux habitants d’une civilisation dont les grandes lignes ont été tracées sans eux.
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