Ce qui est bien (ou pas) avec Lucien Jean-Baptiste, c'est qu'on sait à quoi s'attendre : pas nul, certainement pas génial, un film regardable que l'on oubliera vite après sa diffusion. « Dieumerci ! » est plutôt au-dessus de la moyenne « jean-baptistienne », légèrement mieux réalisé que d'habitude, notamment à travers sa dimension sociale et ses galères du quotidien dont l'acteur-réalisateur parle plutôt bien, nous faisant au passage joliment relativiser les nôtres. D'ailleurs, s'il y a bien une chose que l'on ne peut pas reprocher au bonhomme, c'est la sincérité. Toute sa carrière en porte la marque, son amour du théâtre ne faisant ici aucun doute.
J'ai regardé ainsi sans déplaisir, quelques moments m'ayant fait sourire, tout comme certains seconds rôles (dont la délicieuse Delphine Théodore), le duo Jean-Baptiste - Baptiste Lecaplain faisant le boulot. Malheureusement, c'est aussi ça le problème chez le premier : il se repose presque exclusivement sur la sincérité. Non pas que ce soit mal écrit ou même lourd, mais ça manque de saveur, de personnalité. Ou plus exactement : si l'histoire est personnelle, la forme ne l'est pas. Il assume une part de naïveté : pourquoi pas.
Seulement, cela ne suffit pas à faire un bon film, les différentes étapes n'ayant rien de bien surprenante, ni la morale
(il faut croire en ses rêves : ravi de l'apprendre).
Et hormis un joli monologue final qui nous donnerait presque envie d'y croire, il y a finalement peu d'idées, ou simplement pas assez de talent pour vraiment faire quelque chose de bien. Maintenant, à défaut d'être subtil, c'est regardable, avec un joli hommage au sixième art (bien qu'en partie fantasmé et parfois peu crédible) : honnête et peu marquant : un titre de Lucien Jean-Baptiste, quoi.