Au vu de la bonne réputation du premier long-métrage de Barry Levinson, je ressors un brin déçu de ce "Diner", mitigé en tout cas.
Clairement c'est sympa, l'atmosphère du Baltimore de 1959 est bien rendue, on constate une évidente alchimie entre les comédiens (qui improvisent par moment), mais c'est extrêmement mince au niveau narratif.
Ce parti-pris peut se comprendre (cf "American Graffiti"), mais dans ce cas c'est vraiment longuet : on sent bien passer les presque 2 heures, jalonnées de multiples longueurs.
Pour apprécier pleinement "Diner", il faut vraiment rentrer dans ce trip nostalgique presque contemplatif, pour ma part ce n'est pas tout à fait ce que j'attendais ; je pensais que ce serait plus drôle et/ou plus intense…
Par exemple au vu de la demi-heure initiale, j'étais convaincu que le personnage de Kevin Bacon subirait un destin tragique, mais que nenni, ce n'est pas du tout l'esprit d'un film résolument insouciant, parfaitement raccord en cela avec la période concernée.
Et on touche là à l'autre problème majeur de cette chronique générationnelle, à savoir l'identification aux héros, qui s'est avérée difficile pour ma part : on a affaire à de grands gamins (la grosse vingtaine tout de même) parfaitement immatures, voire irresponsables. Du coup l'agacement n'est pas bien loin, et l'empathie pas toujours spontanée...
Bon j'insiste sur les défauts, mais si j'ai attribué la moyenne, c'est que "Diner" reste une œuvre attachante, parsemé de plusieurs scènes cultes et de quelques tubes d'époque, un regard tendre et amusé du réalisateur Barry Levinson sur sa propre jeunesse (on peut imaginer que le personnage plus distancié de Billy lui ressemble pas mal).
Un mot sur le casting, duquel se détache le déjà très charismatique Mickey Rourke (qui cabotine joyeusement), bien secondé par Kevin Bacon, Steve Guttenberg et Ellen Barkin.