Dingo et Max
6.4
Dingo et Max

Long-métrage d'animation de Kevin Lima (1995)

Dans les années 90, la firme aux Grandes Oreilles était sur tous les fronts : jeux-vidéos, parcs à thème, séries TV et bien entendu des films au cinéma. Certaines séries ont eu un petit succès comme Gargoyles ou La Bande à Picsou, mais d'autres sont tombées dans l'oubli comme...La Bande à Dingo. Moi-même j'ignorai qu'elle existait jusqu'à très récemment ! Apparemment, elle ne casse pas des briques mais elle nous a donné un film qui lui est un peu plus resté dans les mémoires : Dingo et Max ou A Goofy Movie en langue originale.

Le film est sorti en 1995 et reprend les personnages clés de la série. Dingo vit seul avec son fils Max, un ado à la mode follement amoureux de sa camarade de classe Roxanne. Les vacances d'été arrivent à grands pas, et notre jeune héros est bien décide passer une soirée avec sa dulcinée pour lui avouer ses sentiments. Pas de bol, son père veut qu'ils aillent passer les vacances sur les routes pour camper et pêcher afin de resserer les liens familiaux. Pour rester cool auprès de ses copains, Max va tout faire pour arriver jusqu'à Los Angeles pour assister au concert de Powerline, grande vedette musicale.

Dingo et Max est sorti après les deux mastodontes de succès qu'ont été Aladdin et Le Roi Lion, et a été réalisé avec un budget dérisoire de 18 millions de dollars (Le Roi Lion en avait 45 millions). Une série B Disney en somme, qui a connu un regain d'intérêt au fil du temps en parti grâce aux memes sur Internet, et à la série Philadelphia qui lui a consacré un épisode sous forme de faux documentaire. Si je suis là aujourd'hui, c'est pour redorer le blason de ce bon vieux Dingo et vous inviter à (re)découvrir ce chouette film !

Contrairement à d'autres Disney, il n'y a pas de gros enjeux ou de scénario de conte de fée. Pas de princesse, de voleur, ou de magie, c'est juste l'histoire d'un père et de son fils dans l'Amérique des années 90. Le film est très marqué par cette ambiance de coolitude des nineties, avec les ados qui portent des sweats et des jeans larges et parlent avec le jargon "top délire mega groove". Ça s'adresse surtout à un public de gentils ados, sans avoir l'aspect rebelle et anti-système des dessins animés MTV.

L'ambiance est plutôt bon-enfant, en cherchant aussi bien à plaire aux ados qu'aux adultes. C'est même assez étonnant car le film arrive à passer de la bouffonerie aux moments poignants en très peu de temps et que ça marche. Oui, les émotions et le pathos marchent dans un film sur Dingo ! Après tout, c'est le personnage idéal pour ce type d'histoire ! Mickey est trop parfait et Donald est trop colérique. Dingo, malgré sa niaiserie et sa maladresse a bon fond, et c'est ce qui fait de lui un personnage très humain (on se comprend).

Car oui, ce n'est pas qu'un enchaînement de gags, mais bien une histoire de famille avec un fond très travaillé. En seulement un peu plus d'une heure, le film offre un propos touchant sur la relation père-fils, l'autorité parentale et l'écart générationnel. Il est très facile de s'identifier autant à Max qu'à Dingo. On comprend que le jeune protagoniste veuille vivre sa vie d'ado, mais on s'attache à son père car il ne veut que son bien. Max représente une jeunesse qui cherche à s'épanouir, qui peut paraître agressive à prime abord mais qui ne demande qu'à être comprise. Dingo est attaché à son passé et à ses souvenirs d'enfance, amateur de pêche et de musique ringarde, et qui s'inquiète pour son fils unique. Loin de bien s'entendre, ils doivent apprendre à se découvrir chacun au grès de leur voyage.

C'est aussi l'occasion de faire un hommage aux road movies et aux attractions touristiques loufoques qui jalonnent les routes américaines. Cavernes, hôtels farfelus et maisons en laine, on les voit peu mais suffisament pour prendre une bonne tranche de dingo ! Je pense que les meilleures comédies sont celles qui arrivent le mieux à joindre les deux bouts entre la tendresse sincère et le burlesque. Ici c'est bien trouvé ! L'humour n'est pas hilarant non plus mais il y a du bon slapstick digne d'un bon court-métrage de Dingo, entrecoupé par des discussions touchantes entre le papounet et son fiston.

Max: I'm not your little boy anymore, Dad! I've grown up! I've got my own life now!
Goofy: I know that! I just wanted to be part of it...

Certes c'est loin d'être parfait, ça manque un peu de magie et il n'y a pas de quoi en faire tout un fromage (concentré en spray). C'est un divertissement sympa un peu mignon, une réflexion sur l'adolescence et la paternité simple mais efficace. Mais il faut dire qu'il n'y a pas de moments vraiment marquants, faute à l'aspect ordinaire de l'histoire. Pas de grand méchant, les chansons n'ont rien d'extraordinaires, et je dirais même que le film est un poil trop court pour pleinement creuser la relation entre Max et son papa. Pourquoi ne pas mis voir un peu plus de pêche ou de voyage ? C'est autant propice à des gags qu'à des moments tendres !

C'est la périodes des vacances, alors pourquoi ne pas regarder un film de vacances ? Je ne peux que vous inviter à le regarder, certes pas aussi fou que d'autres Disney mais sympathique, qui vous décrochera forcément un sourire ou vous fera repenser aux moments que vous avez passé avec votre papa. Et n'oubliez pas : l'important ce n'est pas la destination, mais le chemin parcouru !

Créée

le 4 juin 2024

Critique lue 13 fois

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Arthur Dunwich

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