On nous vendait ça comme une expérience audacieuse et sulfureuse qui consistait à repenser la place du sexe au cinéma. De l'audace ! Ah chouette ! Cela manque tellement au cinéma ! Et donc ça ressemble à quoi cette audace selon "Dirty Diaries" ? Réponse : en douze séquences sans histoire où on se contente juste de filmer des gens en train de baiser... (Instant de réflexion...) Euh, mais dites moi chers amis suédois : quelle est la différence avec ce qu'on appelle chez nous du porno ? Ah oui, c’est vrai, on s'efforce de filmer les copulations de manière détournée, en flou, mal cadrée, avec la caméra qui bouge et qui ne fixe rien. De même - il faut le concéder à ce film - les protagonistes ne sont pas tous des poupées épilées en plastique ou bien des Golgoths bodybuildés qui se font la gueule et s'insultent en permanence lors de leurs étreintes mécaniques. OK, mais bon, perso, si le concept du film c'est juste tourner des gens normaux qui baisent, moi je m'emmerde comme un rat mort, surtout lorsque le parti pris esthétique est aussi limité. Déjà que les simples exercices de styles me gonflent d'habitude, alors quand il s'agit d'exercices de style aussi peu soignés, forcément ça m'exaspère ! En bref, voilà bien pour moi un film aussi insignifiant que minable : qu'on ne s'y laisse pas prendre...