Alors que le western et ses codes ont beaucoup accompagnés les films de Quentin Tarantino, Django Unchained s'inscrit comme une évidence dans le parcours du réalisateur. Ce que l'on remarque dans la filmographie de ce recycleur de génie, c'est la grandeur qu'a pu prendre son cinéma au fur et à mesure des réalisations. Grâce aux moyens mis à disposition mais aussi grâce à une envie de creuser plus en profondeur, avec ce nouveau cru, le maître de l'entertainment se fait de plus en plus "adulte" dans le sens ou après Inglorious Basterds et la seconde guerre mondiale, c'est dans une autre période sombre, l'esclavage aux Etats-Unis, que le récit prend place.
La pâte du réalisateur est donc bien là avec ce mélange d'humour, de tension et toujours des personnages charismatiques qui se rencontrent, s'affrontent, se jaugent et se jugent dans des faces à faces dialogués plein de saveur. Un casting encore une fois quasi-parfait avec Christoph Waltz en chasseur de prime qui rappelle un peu son interprétation de nazi sympathique et opportuniste d'Inglorious Basterds; Leonardo DiCaprio qui se lâche en jeune riche héritier exubérant et sadique, propriétaire d'une plantation "Candyland" au Texas et un second rôle qui crève l'écran pour Samuel L. Jackson en major d'homme "bounty" (noir à l'extérieur, blanc à l'intérieur). Finalement, la seule fausse note au milieu de ces interprétations impeccables reste Jamie Foxx qui, si il n'est pas mauvais du tout, dénote un peu avec le niveau de l'ensemble. Une sensation bizarre et inexplicable, quelque chose qui ne colle pas dans son rôle, comme si malgré tout ses efforts, il restait à côté de son personnage.
Une des autres déceptions pour moi est cette absence de frissons que les films de Tarantino m'ont toujours fait ressentir en associant avec une scène aux prises de vues bien senties, une musique qui sublime l'ensemble rendant immédiatement le moment culte. L'association d'habitude parfaite entre bande originale et images se fait moins ressentir sur Django. Dommage.
Au final, il en ressort que sur l'ensemble, même s'il s'ouvre aux grands espaces, le réalisateur n'est jamais aussi bon que dans les endroits confinés pour faire exploser son cinéma. La seconde partie du film est en cela bien meilleure que la première et tout le passage "Candyland" reste le meilleur moment de ce western qui finalement restera le film qui s'éloigne le plus des codes du genre. Pas une déception car un Tarantino un peu en deça restera meilleur que la plupart des films que je pourrais voir mais un sentiment que contrairement à l'ensemble des critiques que j'ai pu lire avant de le voir, Django Unchained n'est en rien encore meilleur que ses prédécesseurs.