Django, with a "D". But the "D" is silent.

En allant voir ce film, je m'attendais à ce que la dimension violente de Tarantino soit exacerbée. N'oublions pas que Django Unchained est un hommage au western spaghetti, un genre particulièrement violent. Dans ce film, la violence est certes très présente, mais pas extrême, liée avant tout à quelques scènes-clés. Mais il faut reconnaître que ces scènes-clés donnent lieu à de sacrées gerbes de sang. On est dans la double outrance du réalisateur et du genre cinématographique qu'il a choisi, et je dois dire que c'est assez réjouissant !

La narration est plutôt classique, avec juste quelques flash-back parfois déroutants placés en pleine action, créant une rupture de rythme. Les dialogues, par contre, sont toujours brillants, jouant sur l'ironie et le second degré. Il y a toutefois moins de monologues ou dialogues interminables, ce qui correspond mieux au western spaghetti, qui repose traditionnellement sur des dialogues bien ciselés mais pas trop longs, car le rythme doit être nerveux voir outré.

Les personnages sont très typés, excessifs, caractéristique propre à la fois du cinéma de Tarantino et du western. Et comme toujours chez l'ami Quentin, le film est servi par des acteurs impeccables, voire excellents. Sur ce plan, mention spéciale à Christoph Waltz, dont la prestation est parfaite dans le rôle d'un Dr Schültz à la fois humaniste généreux et tueur impitoyable, aux répliques particulièrement réjouissantes d'ironie et de second degré.

L'acteur a été pour moi (et je pense pour la plupart des gens) une découverte dans Inglorious Bastards, où il était absolument fabuleux. Pour ceux qui l'avaient aussi apprécié dans ce premier rôle chez Tarantino, son jeu est tout aussi parfait, plein de ce flegme ironique qui en fait l'un des acteurs les plus adapté au cinéma de Quentin.

Jamie Fox dans le rôle de Django, ce drôle de cow-boy noir. L’acteur a fait de Django un personnage vraiment crédible et complet, il n'a pas de désir de changer le monde et d'abolir l'esclavage, Il veut juste vivre en homme libre et retrouver la femme qu'il aime et on le ressent comme ça, rien de plus, rien de moins.

Django Unchained est, après Inglorious Basterds, le deuxième film de Tarantino à posséder un cadre historique. Qui plus est, il s'agit de deux cadres particulièrement forts, marqués par le racisme, la violence et l'exploitation par la terreur. Si le sujet est grave, et traité par Tarantino dans toute sa brutalité, le réalisateur garde tout de même son humour féroce, qui est aussi une façon de démonter les fondements de cette société raciste et fasciste. C'est là aussi ce que j'apprécie beaucoup chez ce réalisateur, et j'ai été largement servi dans ce film. Une scène en particulier entrera à mon avis dans le panthéon des scènes-cultes du cinéma de Tarantino : la préparation d'une expédition punitive par une bande de tueurs du Ku Klux Klan. Succulent !

Django Unchained est un bon film. il a ceci d'intéressant, tout comme dans Inglorious Basterds, de renverser symboliquement la hiérarchie, en transformant un ancien esclave en ange destructeur, qui vient dynamiter le système. Je recommande évidemment ce film, tout en précisant qu'il faut aimer le second degré et ne pas avoir peur de l'outrance, les balles ayant tendance à provoquer de véritables geysers de sang.

Créée

le 25 janv. 2013

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AHarper

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