Maître de la mise en scène, Tarantino met à disposition son talent au service d'un western aussi beau que sanglant. Outre un certain sens de l'esthétisme, le film réussit à installer une pression palpable dans les rapports de force entre ses personnages, avec la possibilité sous-jacente de se conclure à tout moment en pugilat. Cette sensation de gravité est accentuée par la bande son toujours adequate, au jeu d'acteur remarquable et à l'absence d'humour désamorceur de gravité qui touche aujourd'hui trop de films. Même si le scénario n'est pas du plus élaboré, la relation entre Django et le docteur a l'intérêt de poser la question de la nature de la cruauté et de voir Django prendre du galon (dans l'exercice de son imposture ou non), ce qui sonne presque comme un récit initiatique sur fond de jeu de rôle. Le point noir du film reste cependant cette histoire idéalisée de l'esclave affranchi venant se venger de ses tortionnaires, catharsis jouissive mais un peu "facile" à côté de la réalité historique