Un des meilleurs remèdes contre l'un des pires maux !
J'ai toujours pensé qu'on pouvait rire de tout à condition de bien le faire, c'est un exercice extrêmement délicat de prendre un thème lourd ou controversé et de le tourner en dérision pour mieux l'appréhender et alors quand la mayonnaise prend, c'est le jackpot assuré.
L'un des exemples plus flagrants, c'est probablement ma découverte jour, ce fameux Dr Strangelove que nous proposait Kubrick en 1964 dans un contexte tendu de Guerre Froide et dans lequel la peur du nucléaire était à son apogée.
Et l'angle choisi par le réalisateur s'il peut choquer de prime abord est un putain de coup de génie qui durant 90 minutes m'a subjugué.
Dr Strangelove, c'est déjà la magistrale prestation d'un Peter Sellers mentionné trop rarement mais qui reste un acteur comique hors du commun et qui livre ici 3 personnages tellement différents qu'un oeil non averti pourrait passer à côté.
Dr Strangelove, ce sont des situations absurdes qui en deviennent hilarantes, ce sont des conversations entre deux présidents des plus grandes nations qui se disputent pour savoir qui est le plus désolé des deux. C'est un George C. Scott juste exceptionnel en anti communiste machouilleur de chewing-gum invétéré, qui pas plus dérangé que ça par la gravité de la situation propose au final un plan en 6 points qui aura pour finalité de réduire à néant l'URSS avec une perte acceptable de 20 000 000 de morts.
C'est un officier Britannique qui n'a pas assez de monnaie pour joindre le Président des États Unis et qui voit son appel en PCV refusé.
Dr Strangelove c'est une vraie petite leçon de la part de Kubrick qui nous offre un film prodigieux qui anéanti petit à petit l'une des menaces les plus pesantes sur notre planète, pour se l'approprier et nous faire rire aux éclats. C'est une petite perle dont la finesse de l'écriture et les qualités d''interprétation méritent une pléiade de louanges à la mémoire de ces grands noms qui ont contribué à écrire l'histoire du cinéma. Quant à moi je quitte le film avec son titre "How I Learned to Stop Worrying and Love the Bomb" qui résonne dans mes pensées et m'offre un gros sourire qui n'est pas prêt de s'estomper.