Dodes'kaden était mon tout premier Kurosawa, celui que j'ai jugé le plus susceptible de me plaire avec Vivre et Rêves.
Un peu de déception pour ce film parce que je m'attendais vraiment à un chef-d'œuvre vues les notes très flatteuses (mais bizarrement peu de critiques), j'imagine qu'on ne m'y reprendra plus. Je ne vois vraiment pas comment je pourrais monter jusqu'à 10 car je n'ai pas vu de perfection, ou quelque chose qui s'en rapproche.
Certes, j'ai trouvé ce film sympathique. Enfin, ce n'est pas un film très agréable, après tout, ça se passe dans un bidonville et même si on rit un peu, ce n'est pas très optimiste. Mais je ne l'ai pas trouvé mauvais, juste un peu fade. Je ne me suis que peu ennuyée mais je n'ai pas trouvé la fascination à laquelle je m'attendais. Je ne suis pas sûre qu'il va me laisser un souvenir impérissable.
J'ai beaucoup aimé le côté choral, suivre différents personnages et ne pas rester focalisé que sur une poignée pendant tous le film, ça rend les choses plus intéressantes, je me demandais sur qui j'allais tomber après.
J'ai plus accroché à certains personnages que d'autres. J'ai trouvé les passages avec la maison idéale un peu trop longs et répétitifs, cette obsession m'a plus irritée qu'attendrie. Mais je me disais que j'adopterais bien le petit garçon, un petit vaillant qui déborde d'amour pour son père, un personnage pour lequel j'ai eu un véritable coup de coeur.
J'ai aimé certaines scénettes : les femmes toujours à cancaner en faisant la vaisselle, le petit garçon qui pleure à cause des ragots concernant sa naissance et le reste de la fratrie avant d'être réconforté par son père, les premières apparitions de la maison du bonheur, l'oncle qui a peur d'aller voir la police et s'énerve, l'achat du chou.
J'ai eu de la peine pour l'ex-femme de l'aveugle qui se heurte à un silence pesant, pour cette nièce accablée de travail alors que son oncle reste oisif, ce qu'elle est obligée de subir par sa faute, le déclencheur du drame. Pour ce petit au ventre souvent vide obligé de quémander, condamné par la maladie pour quelque chose de stupide, ce petit forcé au jeûne dont la mort se rapproche de plus en plus, victime d'un amour paternel si particulier.
Les histoires d'alcool ne m'ont que très peu fait sourire et je n'ai pas eu beaucoup d'empathie avec le « conducteur de train ».
Cette fresque humaine garde quand même pour moi un petit goût d'inachevé. Elle ne m'a pas touchée en profondeur.