Un gros punch dans ta face !
Bordel de dieux !
Si je m'attendais a ça ? Oui, un peu quand même. Un film qui traite du sujet difficile qu'est l'univers carcéral adolescent, ça peut difficilement parler de bisounours ou de licornes, mais enfin bon, ce film reste quand même une belle claque dans la gueule.
Je m'explique.
La prison, ça devient un thème plutôt récurent dans le monde du cinéma et des séries TV. Mais de loin, "Dog Pound" reste celui qui m'a le plus marqué. Déjà, rien que la violence déployée dans certaines scènes a de quoi rebuter. Kim Chapiron nous présente ici des adolescents incompris, violents et meurtris, qui n'hésitent pas a faire parler leurs poings lorsque la situation dans laquelle ils se trouvent devient délicate ou dangereuse. Butch, l'un des trois personnages principaux que l'ont suivra tout au long du film, en est le parfait exemple. Sous sa gueule d'ange se cache en fait un dangereux psychopathe dont les excès de violence sont carrément hallucinants. Derrière, il y a ses deux camarades, un peu moins imposants au niveau de la présence, mais tout de même très attachants, j'ai nommé : Angel et Davis. L'un est un petit mexicain assez casse-cou, toujours présent pour ses amis et qui n'hésite pas a les défendre quand ses derniers s'attirent des ennuis avec les matons. L'autre est un dealeur du dimanche, plutôt pervers sur les bords, et le seul qui ne résout pas ses problèmes a coups de taloche dans le derche de l'autre. Sans parler de voyeurisme, le réalisateur s’immisce dans la vie de tous les détenus, que ce soit aux toilettes, sous les douches, dans leur lit et a la cantine. De ce fait, le film en devient très réaliste, d'autant plus que le jeu impeccable de tous les acteurs, principaux et secondaires, vient souligner cette idée de réalisme tout le long du film. Aucun personnage n'est stéréotypé, a sa propre façon de penser, et d'une certaine façon, on finit par s'y attacher. Pourtant, la dure réalité de la prison reprend très vite le dessus et nous fait redescendre sur terre aussi vite que nos trois héros, qui vont en prendre pour leur grade tout le long. Entre le harcèlement moral et physique que les "caïds" font subir aux autres détenus, les matons qui ne prennent pas la peine de comprendre les ados et ne les soumettent que par une discipline stricte et violente, et le manque de liberté permanent qui les prend aux tripes continuellement en regardant le ciel, autant dire qu'ils ne sont pas sortis de l'auberge, les cocos.
On pourrait résumer "Dog Pound" a un simple déchaînement de violence juvénile non-justifiée, mais c'est bien plus que ça. Certes, les raisons pour lesquelles certains détenus s'acharnent sur d'autres sont parfois débiles, voir injustes, mais il faut quand même reconnaître que le tout colle parfaitement a l'ambiance et le cadre de l'histoire. Faut pas oublier qu'on est dans une prison, non-plus. Une prison juvénile, mais une prison quand même. Rivalités, gangs et harcèlement sont constamment au rendez-vous, au détriment de la solidarité et de la compassion, qui prend forme un peu trop rarement dans le personnage d'Angel, ou de certains autres personnages secondaires. L'humour est très peu présent dans cet univers carcéral sans vie, et les rares fois ou les garçons se permettent de rire un peu, c'est a propos du sexe, où ils se charrient tous mutuellement, et où personne ne prend la mouche pour autant. Encore une fois, ces rares moments de répits sont très vite rattrapés par la dure réalité de la prison, et de la violence morale et physique qu'elle engendre. Je n'en dirais pas plus pour ne pas spoiler.
C'est un film a voir d'urgence, car extrêmement réaliste et implicitement une critique du système de la prison juvénile très bien exploitée. Pour moi, c'est un sans faute. J'ai été dedans du début a la fin, et ça me suffit.