Après Shaun of the Dead et Zombieland, difficile d'offrir une comédie horrifique convaincante. Pourtant, Jake West, déjà responsable du barré Evil Aliens, a réalisé ici un exploit puisque son Doghouse surpasse sans problème les films cités plus haut ! Métrage machiste au possible, Doghouse est une petite perle d'humour noir, truffée de dialogues hilarants et de scènes gores.
Premier bon point : le casting. Le groupe des héros est entièrement masculin puisque le virus ne touche que les femmes. Ainsi, West nous met dès le début du film sur une fausse piste en introduisant la belle chauffeuse du bus, que tout semble indiquer comme un des derniers personnages en vie à la fin du film, voire même comme la conquête du héros. Pourtant, elle ne tarde pas à se transformer elle aussi en monstre. Après une introduction à la Snatch des plus savoureuses qui croque chaque personnage en quelques secondes, l'action s'emballe très vite et le sang gicle à grands flots.
La gestion du décor est excellente, le petit village réservant son lot de surprises à nos pauvres amis. Obligés de se cacher dans un magasin de jouets, ou dans une boutique de vêtements, ils devront user de stratagèmes impayables pour s'en sortir. Je n'en dirai pas plus pour ne pas vous gâcher la surprise, mais sachez que l'une de ces scènes est un hommage direct à Shaun Of The Dead. Je parle bien de clin d’œil, et non de plagiat, car le film de Jake West a son identité propre. L'humour y est plus noir, moins décalé, mais tout aussi réussi.
Quant aux zombies, les maquillages sont très bons, et chaque contaminée est immédiatement reconnaissable (la coiffeuse, la mariée, la petite vieille qui court avec son déambulateur), ce qui apporte un côté sympa à l'ensemble, surtout lorsque que les gars se mettent à choisir celle avec qui ils s'enverraient bien en l'air !
Le gore est inventif, il n'y a qu'à voir les meurtres des militaires pour s'en rendre compte. Pourtant, West ne l'utilise qu'à bon escient, sans jamais verser dans le grand-guignolesque comme le faisait Braindead. Quant aux acteurs, ils sont excellents et terriblement attachants. La mort de l'un d'entre eux ne laissent jamais indifférent (sauf peut-être pour le retardataire, trop peu présent pour convaincre), leur amitié se révélant même parfois émouvante (le plan final est magnifique).
On retrouve avec plaisir l'un des meilleurs acteurs britanniques abonnés au genre, Danny Dyer, déjà vue dans Severance et Traque Sanglante. Secondé par Stephen Graham (Snatch, Public Enemies), Keith-Lee Castle (Le Fils de Chucky) et Christina Cole (Hex, Casino Royale). Une petite perle savoureuse mais méconnue.