Si la bande-annonce peut faire penser à un ersatz de "Joker", confirmant à l'opinion publique que Luc Besson ne serait qu'un plagiaire, le film est en réalité un pur produit EuropaCorp. En effet, même si le film puise effectivement son inspiration, par moments, dans le personnage du Joker ou même dans "Le Silence des agneaux" etc., Besson n'a jamais caché s'être inspiré d'autres choses pour en faire un film "original". Bref, nous retrouvons donc ici Douglas qui a été jeté dans une cage avec des chiens enfant et qui, adulte, est devenu un peu dérangé. Et la bande-annonce est d'ailleurs relativement mensongère mais dans le bon sens. C'est-à-dire que l'on s'attend à un détraqué lambda dont la seule originalité ici serait les chiens. Mais le personnage est bien plus en nuances que ça, ce que l'on va découvrir tout le long du film, notamment dans les parties que j’appellerai "Silence des agneaux". Car la construction du film est en flashbacks et je pense que c'est l'élément avec lequel j'ai eu le plus de mal. Évidemment qu'il est intéressant de voir l'enfance du personnage pour comprendre comment il en est arrivé là mais tout le reste est également construit en flashbacks : Douglas se fait arrêter et relate sa vie en gros à une psychiatre. Et c'est dommage car on est ainsi souvent coupé dans l'action, ce qui nous fait même par moments sortir du film et qui, surtout, ralentissent considérablement l'intrigue (notamment toutes les scènes tournant autour de la vie privée de la psychiatre dont on se fout pas mal). Sinon, en dehors de ça, on retrouve réellement la patte Besson, la patte de ses débuts avec une histoire crue et violente, à la manière de "Léon" et "Nikita" (même s'il a essayé d'y revenir récemment avec "Anna" qui n'était en réalité qu'un calque de "Nikita") par exemple, s'éloignant ainsi de ses productions plus grosses telles que "Valérian" ou de comédies qui ne fonctionnent qu'à moitié comme "Adèle Blanc-Sec". Et ça fait plaisir de revoir Besson avec un travail maitrisé, même s'il n'est pas aussi marquant que ses premiers succès. Concernant les acteurs, nous retrouvons Caleb Landry Jones qui est très bon même s'il fait quelques fois le psychopathe un peu trop cliché, notamment dans les scènes où il parle avec la psychiatre. "DogMan" sera donc sûrement boudé par les spectateurs français, comme la majorité des films du réalisateur, ce qui est dommage car il a pas mal de choses intéressantes à offrir.