Une découverte que ce film de Richard Fleischer !
L'histoire d'une rivalité sanglante au sein d'une même famille mafieuse sicilienne aux USA.
Réalisé en 1973, un an après le Parrain, il ne peut que pâtir de la comparaison. Mais je pense surtout qu'il ne faut pas vouloir comparer deux films qui ne sont pas comparables, qui n'ont pas la même ambition. Je n'ai cependant pas trop de doutes sur le fait que Fleischer surfe un peu sur la vague du succès du film de Coppola.
On peut dire surtout que Fleischer ramène l'histoire puissante du "Parrain" à des proportions plus terre à terre, plus modestes avec des gens plus ordinaires. Surtout moins manichéens.
En effet, sans trop vouloir déflorer l'intrigue, on se rend compte à la fin que tous les membres de la Famille se sont faits manipuler et ont réglé leurs comptes (de façon sanglante) pour le compte d'une seule personne qui n'appartient même pas à la Famille. Autant dire qu'il n'y a pas vraiment de méchant ou de "bad boy" dans ce film ou que chacun est à la fois victime et "bad boy". Y compris la personne que j'évoque ci-dessus qui n'est qu'un homme d'affaire sans scrupule qui monte une manipulation dont il compte bien qu'elle servira son ambition. L'engrenage fatal qu'il met en route lui échappe rapidement des mains mais n'empêche, il n'est pas un gangster au sens traditionnel du terme.
C'est même, pour moi, le grand intérêt de ce film de montrer des "Familles" pas si invulnérables et plutôt dans le genre gagne-petit.
Enfin, il y a des trouvailles scénaristiques intéressantes comme ce coup de bluff sur la mort de Don Angelo dont le titre du film laisserait penser à une maladresse de Fleischer. Ou la scène montrant l'infortune de Franck ouvrant les armoires dans l'appartement de sa maitresse.
Le casting me parait aussi intéressant avec Anthony Quinn dans le rôle du chef de famille, Don Angelo. Personnage mesuré et attachant qui a perdu un peu de la superbe qu'on lui connait. Plus humain et plus modeste qu'un "maître après Dieu" comme Marlon Brando dans le Parrain.
Deux rescapés du "Parrain", justement avec Abe Vigoda en chef de famille inféodé à Don Angelo (C'était Tessio dans "le Parrain") et surtout Al Lettieri dans le rôle d'un gangster. C'est le seul qu'on voit ici avec une vraie vie de famille sicilienne (C'était Sollozo dans "le Parrain").
Au final, "Don Angelo est mort" est un film fort intéressant qui n'a pas l'ambition de rivaliser avec "le Parrain" mais qui possède d'autres atouts et centres d'intérêt comme une remise au bon niveau du film de gangsters.