Toujours sarcastique à l'endroit de ses concitoyens communistes de Brescello -et parfois injuste, comme le lui rappelle régulièrement Jesus sur sa croix- le curé de choc Don Camillo a l'occasion de vérifier de visu le bien-fondé de ses dénigrements au pays même des Soviets et des sans-Dieu.
Le voyage de Camillo en URSS, au côté du conseil municipal de Peppone, égratigne superficiellement et sans beaucoup de malveillance le totalitarisme soviétique, essentiellement à travers la liberté étroitement surveillée à laquelle est soumise la délégation italienne et les physionomies sévères de leurs hôtes.
Beaucoup de clichés alimentent ce qui reste, il est vrai, avant tout une comédie plutôt qu'un manifeste, une comédie à deux personnages où les malicieux frères ennemis Peppone et Camillo poursuivent dans leurs chamailleries, se rendent coup pour coup.
Il faut quand même convenir que les récurrentes et peu caustiques railleries anti-communistes de l'un et les indignations de l'autre ne méritaient sans doute pas qu'on leur consacre autant d'épisodes. Et pour ce film-ci, Luigi Comencini se heurte à un scénario pauvre et très visiblement artificiel, sans invention ni inspiration comique. La mise en scène s'en ressent, rudimentaire et sans structure.