Les mecs aiment pas les cunis, et les filles détestent les levrettes.
Enfer et damnation. Soupir intersidéral. Mon film "accompagnateur des sushis du midi" fut Don Jon pour plusieurs raisons : j'aime beaucoup Joseph Gordon-Levitt, je ne voulais pas me prendre la tête, et pour changer, une comédie ne fait pas de mal. Bref, en avant pour la séance détente.
"Don" Jon est l'histoire d'un... d'un quoi d'ailleurs ? D'un énergumène, kéké, beauf et viscéralement stupide qui parce que sa vie est d'un vide abyssal sans nom ne sait pas quoi faire à part se la toucher devant du porno bien dégueulasse. Jusqu'au jour où il tombe sur une pimbêche arriviste qui donne des envies de meurtre à mâcher son chewing-gum pendant tout le film qui tente de lui mettre le grappin dessus en le menant par le bout du nez. Notre Don accepte, de bonne volonté parce qu'il veut son cul. Mais comme son cul c'est pas suffisant, il lui faut quand même du porno. De là, pimbêche dit stop, Don trouve l'amûuuur et tout est bien qui fini bien. Magnifik.
Il y a des films qui sont sacrément puants, non pas parce qu'ils sont mal réalisés ou que les acteurs sont mauvais, mais qui sont bien puants comme il faut parce qu'on sait que l'histoire va nous servir sur un plateau un dégueulis de clichés tous plus immondes les uns que les autres. Avant de rentrer dans le vif du sujet qu'est le porno, parlons d'abord de la caricature des pauvres, ces imbéciles qui soit regardent la télé pour un match de foot abrutissant, soit veulent faire des enfants parce que leur but c'est dans la vie c'est la ponte, la reproduction afin de se sentir vivants, soit pensent à la gonflette, soit aux petits-zanfant, mais on rejoint là l'idée de la ponte et de l'incubateur féminin. Et on tient là la famille de Don Jon. A cela s'ajoutent donc, pour avoir la parfaite petite panoplie en Beaufpolis les potes tout aussi creux et insipides que les autres, qui notent les meufs qu'ils croisent à 30 balais (hihihi tro drowl) et les cruches croisées qui elles ne veulent que des machins romantiques à l'eau de rose (et du fard à paupière, et du chewing-gum, surtout ne pas oublier le chewing-gum). En fait, Don Jon, c'est l'histoires de stars qui s'amusent à singer ce qu'ils imaginent être une part non négligeable de l'Amérique contemporaine. Et vu à quel point le cliché est tout sauf drôle, on sent bien qu'ils y croient par leur jeu d'acteurs. Malaise.
Mais pour bien passer à Oliwoude, il faut du cliché. Et de l'amour donc. Quel est le but de critiquer les comédies romantiques dans le film si le film lui-même se termine comme une de ces fictions à l'eau de rose ? Aucun sens, ça relève de la romantico-ception. Et donc, le porno. Venons-en au porno.
Notre Don Jon y est tellement accro qu'il ne peut même plus se toucher sans en voir. Et, qu'est-ce qui stoppe naturellement le méchant porno, l'addiction la plus vile, la lubricité la plus forte, je vous le donne en mille : l'amour. La fille bien-pas-comme-les-autres avec qui vous couchez en missionnaire parce que vous l'aimez... La "conclusion" puante, encore une fois de la scène finale dans laquelle on aime, on fait un joli missionnaire. Les levrettes, c'est pas bien, c'est du porno, c'est pas catho. Bravo le puritanisme, vive l'originalité. ça m'aura fait tenir le temps d'un sushi.